C’est en 1804 que commence l’histoire de ces quatuors pour flûte, violon, alto et violoncelle sous la forme de six sonates pour deux violons, violoncelle et contrebasse. Rossini a alors douze ans et compose ces pièces pour un ami contrebassiste chez qui il est invité. De ces sonates que Rossini tenait en piètre estime, après une première publication en 1825 pour deux violons, alto et violoncelle, plusieurs versions pour divers instruments à vent et cordes furent éditées. Les quatre quatuors pour flûte et cordes (1828) sont une révision de quatre des six sonates d’origine. À l’écoute de ces œuvres on ne peut qu’être enchanté par le discours rafraichissant de chacune d’entre elles. L’écriture est superbement maîtrisée et joliment inventive et rythmée. La fluidité mélodique allègre et claire des mouvements vifs, les envolées de la flûte entourée de cordes qui ne sont pas en reste, le lyrisme enchanteur et sensible des mouvements lents et le dynamisme de la narration et de la théâtralisation musicale aux allures populaires ont tout pour séduire. Le discours savoureux et léger à l’instar d’un Mozart dont Rossini fut un fervent admirateur préfigurent les qualités musicales du maître de l’opéra qu’il allait devenir. On redécouvre avec plaisir ces œuvres à la musicalité réjouissante ! (Laurent Mineau) Although now Rossini is remembered for his operatic production, his career had begun as a composer of chamber music. In 1804 the 12-year-old Gioachino was invited to spend the summer in the villa of his friend Agostino Triossi in Conventello. This rich landowner, who was an amateur double-bass player, was in the habit of organising concerts and musical gatherings: Rossini composed many instrumental pieces for him. The Sei sonate a quattro for two violins, cello and double-bass were composed for one of these occasions. As Rossini himself related, “They are six horrible sonatas, composed by me during a holiday near Ravenna, in the house of my friend and patron Agostino Triossi, at a more than childish age, when I had not even had a single accompaniment lesson, and the whole thing was composed and copied in three days and performed dreadfully by Triossi, double-bass, Morini (his cousin) first violin, his brother, cello, and the second violin was me, who, to own the truth, was the least dreadful.” But we must not be misled by such a negative opinion; these sonatas, though elementary from a formal point of view, are genuine and quite inspired: the contrast between the brilliant passages and the lyrical/sentimental ones already reveals what a skilful opera composer Rossini was to become.
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