 Le Prêtre Roux avait le violon pour ensorceler les filles des couvents et les nobles des palais, l’autre Antonio, patronyme Vandini, aussi virtuose que lui, l’égalait avec son violoncelle, d’ailleurs c’est à son intention que Vivaldi écrira ses concertos pour la grande caisse, se régalant de les ébarber de difficultés que l’archet virevoltant de son ami feignait d’ignorer. Mais voilà, Antonio Vandini, si occupé à sa tâche de virtuose, et perdant ses autres heures à une vie plutôt dissipée, était aussi compositeur, tout au long de sa vie de musicien il se confronta à un autre ami fidèle, maitre lui aussi d’un violon virtuose, Giuseppe Tartini. A son exemple il étendit son style jusqu’à un espressivo où les prémices du classicisme se font entendre au long de Six Sonates dont les élans populaires, les citations de danses et d’airs "da strada", voisinent avec de merveilleux andante et autre grave aux mélancolies lagunaires où Vivaldi reparait soudain. Le recueil est magnifique de poésie et d’élan, Elinor Frey les savoure d’un archet disert, aux timbres pleins, aux ornements expressifs soutenus par le clavecin vif et la basse de viole agile, merveilles dont il sera impossible de se lasser. Le Concerto est un chef-d’œuvre, formidable d’élan, d’une invention qui non seulement pour la verve mélodique et la liberté des rythmes, en remontre à Vivaldi, mais où déjà Boccherini pourrait se reconnaitre devant tant de prestance, d’élégance, de virtuosité. Voila bien un compositeur qui sera vite découvert, et adopté ! (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Souvent parallèle à celle de Tartini, son ami de toujours, la carrière de Vandini, moine franciscain et surtout violoncelliste fameux se déploya à Venise — où il collabora avec Vivaldi —, à Bergame, Padoue, Assise, Bologne — sa ville natale —, et même à Prague.Succincte, mais marquante, son « œuvre » tient en un CD. Presque inconnue jusqu'à il y a peu, elle a, depuis l'automne 2020, donné lieu à pas moins de trois enregistrements distincts !!! Si le violoncelle baroque, était, vers 1740, à peu près "standardisé" quant à sa forme et sa taille, Vandini continuait à manier l'archet "par le dessous", à la façon des gambistes, ce qui influait sur le son (pratique adoptée par les solistes des 3 versions). Il dut aussi parfois utiliser le piccolo à 5 cordes (version Mostacci). Ce qui frappe dans le style de Vandini, c'est que les mouvements lents semblent y procéder d'une forme d'expressivité extrêmement différente de celle des mouvements rapides. La profondeur, l'aspect parfois méditatif, le lyrisme décanté conféré aux premiers, (dont le fond populaire reste pourtant toujours sensible) contraste fortement avec la virtuosité qui, dans les seconds semble donner à saisir comme l'effort de son propre débridement et naître de l'exacerbation obstinée de formules qui ne sont pourtant rien d'autre que cette virtuosité même. E. Frey est ici d'une lisibilité exemplaire ; son jeu ciselé, précis, d'une grande justesse d'inflexions est aussi convaincant dans sa délicatesse que dans ses emportements. Il est toutefois regrettable que dans «l'espace sonore très large » de ce CD, le clavecin soit souvent si lointain, effacé, beaucoup trop en retrait, bien que l'emploi de cet instrument soit préférable à celui de l'orgue (quant à lui trop présent et insuffisamment délié dans la version Galligioni). (Bertrand Abraham)  In Antonio Vandini: Complete Works, cellist Elinor Frey and Passacaille Records present the six sonatas and one concerto of one of the most noteworthy and fascinating Italian cellist-composers of the 18th century. Antonio Vandini’s works span from 1717 in Venice (just a few years before he taught at the La Pietà school alongside the legendary Vivaldi) to about the 1750s when his last sonatas were written (probably as he toured the world with his musical partner, the famous violinist, Giuseppe Tartini). Captivated by Vandini’s ability to draw out some of the finest qualities of the cello by expertly blending both lyricism and virtuosity, Frey, cellist-musicologist Marc Vanscheeuwijck, and gambist Patxi Montero together explored Vandini’s particular playing techniques. As shown in drawings, portraits, and eye-witness accounts, Vandini was one of the last remaining cellists to continue to use an underhand bow technique. Harpsichordist Federica Bianchi joined the team for the recording, held at the at the Sala della Carità, a short walk from the St-Antonio Basilica in Padua where Vandini spent most of his musical life.

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