Ecrite pour la hautboïste Mary Lynch Vanderkolk (dont il a en tête la qualité expressive du jeu), la Sonate pour hautbois, par laquelle Christopher Tyler Nickel (1978-) démarre son disque consacré à l’instrument (et à son petit frère, le hautbois d'amour, ainsi nommé pour ses sonorités enveloppantes confusément éplorées), nous plonge dans un univers à l’élégance troublante, complété par la Sonate pour hautbois d’amour, dans le mouvement final de laquelle le compositeur sollicite de l’instrument une gamme de timbres plus large qu’attendue – jusqu’à l’humeur téméraire, presqe agressive. Avec sa Suite pour hautbois seul, écrite en un équilibre qui, à la fois, préserve l’endurance de l’instrumentiste et lui procure une homogénéité de ton, Nickel accumule les contrastes expressifs, tandis que, dans le Quintette pour hautbois d’amour (une formation bien singulière), il donne à l’instrument une place centrale, devant des cordes qui s’effleurent et privilégient une sensualité assumée – pour la petite histoire, le premier mouvement, Moderato, est une partie, à l‘origine, autonome, offerte par le compositeur à sa future femme, à l’occasion de leur mariage. (Bernard Vincken) The soulful sounds of the oboe and oboe d’amore infuse the expressive, lyrical new album of solo and chamber works by award-winning Canadian composer Christopher Tyler Nickel. The star of the show is Seattle Symphony principal Mary Lynch VanderKolk, whose artistry plays a vital role in Chris’ compositional process. He explains, “I find ways to incorporate her strengths and personality into expressing the music’s emotions.” The Oboe Sonata, dedicated to Mary, is by turns haunting and pastoral, navigating the full three-octave range of the instrument. The Sonata for Oboe d’amore demonstrates the large timbral and emotional range of the oboe’s lower-pitched cousin, from darkness to light. Undaunted by the historic canon of iconic solo instrumental works already in existence, Chris – an oboist himself – created a tour de force with his Suite for Unaccompanied Oboe, a work Mary describes as “more cinematic” than his other concert works, not surprising perhaps given his countless award-winning TV, film, and theatrical scores. The album concludes with what is surely the only Oboe d’amore Quintet ever composed. The instrument’s plaintive tone takes centre stage against the backdrop of string quartet, as the work moves from serenity, melancholy, and nostalgia, before ending with an invigorating finale that brings the inspiring album to a close.
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