 Imaginée en un seul mouvement continu, basée sur quelques motifs musicaux seulement, la Symphonie n° 2 de Christopher Tyler Nickel (1978-), « œuvre purement abstraite, sans programme », voit le jour en 2016 en une version longue de près de 90 minutes, que le compositeur revoit drastiquement deux ans plus tard, élaguant nombre de thèmes secondaires au profit d’un renforcement du thème principal, pour aboutir à une pièce exigeante, qui porte l’auditeur vers un horizon à la fois étendu et profond. Entre attraction et répulsion, miroirs qui forcent les idées à se confronter, la pièce peut s’entendre comme une méditation sur la dissonance cognitive, cet inconfort que nous ressentons quand nous agissons, en fonction de l’environnement auquel nous sommes confrontés, en discordance avec nos valeurs ou nos croyances – tension que nous cherchons alors à réduire, notamment en faisant évoluer ces croyances. A l’auditeur de prendre le risque de s’imprégner de cette musique grave (aux sens sonore et psychologique), quitte à expérimenter ce malaise émotionnel – qui aussi forge notre propre évolution dans la vie. (Bernard Vincken)  Vast, deep and emotional are apt descriptions of the single-movement, 53-minute-long Symphony No. 2 by Christopher Tyler Nickel. The award-winning Canadian composer elaborates, “One can think of this music as consisting of mirrors between ideas that equally disturb yet entice. Each side of the reflection is in itself conceivably valid, but when facing each other friction and dissonance are created. The exquisitely alluring and the grotesque exist simultaneously. Perhaps another way to understand the symphony is as a meditation on the state of cognitive dissonance.” The entrepreneurial Clyde Mitchell conducts the Seattle-based Northwest Sinfonia on this world-premiere recording.
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