 Ferdinand Ries composa six quatuors avec flûte, en deux groupes de trois. Ceux de l’opus 145, composés à Londres en 1814-1815 lors d’un séjour de 11 années, ne furent publiés qu’en 1826, chez Simrock, après le retour du compositeur sur le continent. Les trois autres, sans numéro d’opus (WoO 35, 1 à 3), ont été composés respectivement en 1826 à Godesberg (quatuor en ré mineur), et à Francfort sur le Main en 1827 et 1830 (quatuors en sol majeur et la mineur). Incité d’abord à écrire pour la flûte par l’immense vogue de cet instrument chez les gentlemen de la bonne société, Ries persévéra au vu du succès rencontré dans le souci de se démarquer de son maître et mentor Beethoven qui n’a jamais rien écrit dans ce genre. L’œuvre du compositeur originaire de Bonn suscite depuis quelques années un regain d’intérêt, et de nombreux enregistrements, avec notamment la totalité des œuvres concertantes pour piano et orchestre chez Naxos, et toute une série de disques chez CPO, qui semble s’acheminer vers une intégrale….Pianiste génial, extrêmement adulé de son temps, il a composé dans tous les genres avec bonheur, et une prédilection compréhensible pour son propre instrument. Les quatuors avec flûte, qui ont tous en commun une ampleur quasi-symphonique et un souffle romantique, ont déjà fait l’objet d’enregistrements, dont une intégrale. Celle de CPO devrait comprendre 3 CDs, ce premier volume complétant les deux quatuors par un trio à cordes en mi bémol majeur, qui vit très probablement le jour dans les premières années du XIXème siècle. Cette œuvre habilement écrite nous ramène aux canons classiques du genre par sa découpe et son langage, en écho aux trios de Mozart, Pichl ou Krommer. L’ensemble Ardinghello nous livre une vision étincelante des quatuors, et inspirée du trio à cordes. Une intégrale qui promet. (Jean-Michel Babin-Goasdoué)  If the number of compositions written for a specific instrument is any indication of a predilection, then Ferdinand Ries did indeed have a soft place in his heart for the flute. He penned no fewer than six quartets for flute and string trio, a quintet for flute, violin, two violas, and violoncello, a trio for piano, flute, and violoncello, and many works for flute and piano (sonatas, fantasies, a divertimento, and a notturno) – more works than for any other wind instrument. His first Flute Quartet presents itself as a grand, imposing quartet in the affirmative key of C major and contains many surprising elements. Here too, as already in his symphonies and string quartets, Ries proves to be an entirely independent and original composer – despite his close association with Beethoven. The Ardinghello Ensemble adheres undogmatically to historically informed performance practice. Karl Kaiser plays transverse flutes from the early nineteenth century. The string players perform on instruments with stringing and bows from around 1820.

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