Gaetano Donizetti (1797-1848)
Lucia di Lammermoor, opera seria en 2 parties et 3 actes

Piero Cappuccilli, baryton (Enrico)
Beverly Sills, soprano (Lucia)
Carlo Bergonzi, ténor (Edgardo)
Adolf Dallapozza, ténor (Arturo)
Giustino Diaz, basse (Raimondo)
Patricia Kerns, mezzo-soprano (Alisa)
Keith Erwe, ténor (Normanno)
Ambrosian Opera Chorus
London Symphony Orchestra
Thomas Schippers, direction

Retour chez Urania dans une excellent report de cette version bien connue d’origine Westminster du chef d’œuvre de Donizetti. Beverly Sills au sommet de ses moyens évolue avec aisance sur les cîmes de sa tessiture, voix adamantine, vocalises et trilles d’une précision implacable : dans sa scène de folie, cette Lucia exempte de dramatisme, désincarnée presque, est déjà de l’autre côté du miroir. Même entendue maintes fois, on reste impressionné par cette interprétation qui tient du prodige. Piero Capuccili maîtrise son instrument de stentor et délivre un chant châtié, tout en violence contenue. Carlo Bergonzi est en glorieuse voix en ce début des années 70, le timbre est splendide, l’émission toujours un peu tubée notamment dans les aigus, mais les trésors de legato, la noblesse du phrasé sont bien présents et nous valent un "Tombe degli avi miei" d’anthologie. Le London Symphony ne démérite pas, Thomas Schippers dirige en professionnel, mais cela ne suffit pas : les lenteurs, voulues, sont loin d’être habitées, la lourdeur de cette direction prive le drame de toute tension. On rêve de ce qu’un Karajan à la tête d’un orchestre chauffé à blanc comme il savait le faire les grands soirs aurait fait de cette exceptionnelle distribution. (Olivier Gutierrez)

Among the countless studio recordings of Lucia di Lammermoor, this Westminster recording from the early seventies is particularly noteworthy. First of all for the conductor, Thomas Schippers, one of the most sensitive interpreters of Italian opera, especially in Verdi. The role of the protagonist is played by the American soprano Beverly Sills, who in this edition restores Lucia’s original voice, altered by the dramatic interpretation of Maria Callas twenty years earlier. Carlo Bergonzi, on the other hand, was one of the reference Edgardo of the second half of the twentieth century, and, in addition to this, he recorded another famous Lucia with Anno Moff o, released for RCA in 1966. Finally, the great Italian baritone Piero Cappuccilli, himself to his second incision of the character of Enrico. An edition of constant reference.