 Trop peu joué en dehors de l’Angleterre, et somme toute peu enregistré dans les dernières décennies, le compositeur Ralph Vaughan Williams (1872-1958) est pourtant un des plus éminents compositeurs de nos voisins outre-Manche. Sans doute plus sage que Britten, davantage marqué par Holst et Ravel, Vaughan Williams a toujours recherché l’expressivité dans ses oeuvres (la plus connue étant probablement "The Larch Ascending", pièce où chante un sublime violon). Parmi ses neuf symphonies, la Sixième est sans doute son chef-d’oeuvre, le plus audacieux, le plus violent parfois, loin de l’image du compositeur "pastoral" qu’on lui attache parfois. Elle a connu un succès et un retentissement immédiats, ce que l’on comprendra aisément. La version qu’en donne le BBC Symphony Orchestra est remarquable, et m’a beaucoup plus ému que celle de Bernard Haitink (chef que j’apprécie pourtant beaucoup). Nouveau chef-d’oeuvre d’un compositeur de 83 ans, dédiée au chef John Barbirolli, qui la créa, la Huitième symphonie déroute un peu par sa structure inhabituelle (variations sans thème, un mouvement où ne jouent que bois et cuivres, un autre avec des cordes uniquement) mais ne laissera certainement pas indifférent. Pour compléter ce disque, quelques très belles "folk songs", parmi les très nombreuses que le compositeur avait décidé de sauver de l’oubli, illustrent une autre facette de son art. (Walter Appel)  Cinquième volume : cette fois la baguette âpre, coupante de Martyn Brabbins tombe parfaitement, raies de lumières aveuglants pour les orages, incarnant la furia de la Sixième Symphonie. Un peu sec ou droit diront certain qui auront peut-être en mémoire les cataclysmes qu’y déclenchaient Adrian Boult ou Paavo Berglund. Mais comment ne pas admirer ce ton péremptoire dans une œuvre aussi implosive ? Déconvenue avec la 8e Symphonie, dont le ton mystérieux, les humeurs fantasques, l’orchestre à géométrie variable semblent déconcerter le chef, tempos trop alanguis dans la Fantaisia, comme si y trainait encore un souvenir des glacis de la Sinfonia Antartica, Scherzo assis (avec des bois pas assez verts), même le fabuleux final avec orage et couché de soleil, leur échappe. Alors on se consolera en revenant à la 6e, en savourant les trois Folksongs où le chœur se couvre de gloire tout comme Roderick Williams dans le patriotique "England, my England", en attendant la conclusion du cycle avec la 9e et l’Antartica. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

|