Découverte ! Schumann, adolescent, étudiant en droit, forma durant l’été 1828 – il avait donc dix-sept ans – avec quelques camarades de cours un quatuor dont il tenait le piano. En novembre les premiers concerts résonnèrent, mais le répertoire pour quatuor avec piano n’était guère étendu. Démangé par la tentation de la composition, il ne tarda pas à céder, écrivant un admirable Quatuor ombrageux, aux teintes souvent moraves, emplis d’harmonies audacieuses, œuvre merveilleuse que le génial Quatuor en mi bémol de la pleine maturité effaça. L’opus princeps ne retrouva les chemins du concert qu’en 1976, pour une fugitive exécution en public. Voici que le disque s’en empare enfin avec un retard assez incroyable : sauf erreur je n’en connais d’autre versions. Les amis du Quatuor Dvorak sont formidables, savourant les harmonies populaires d’un ouvrage où déjà les audaces du futur Schumann paraissent ; écoutez le Presto, écoutez la Romance de l’Andante. Voila bien un ajout majeur à la discographie schumanienne. Les tchèques ne pâliront pas devant la discographie autrement relevée du Quatuor en mi bémol, l’œuvre force de toute façon ses interprètes au génie. Dès la mystérieuse introduction, si beethovénienne, ils saisissent les ombres de cette partition majeure, et quelle élégance à la fois tendre et désolée dans l’Andante. Secret de cet admirable ensemble, une vocalité des cordes, une justesse de ton de la pianiste (magnifique Slavka Vernerova) , qui trouve aussi la savoureuse poésie des Contes de fantaisie, trésor le plus secret de l’ultime Schumann, joué amoroso, merveille ! (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé) Robert Schumann, a versatile, well-educated young artist destined for great things, a man whose music has always amazed with its extent and profundity ... and also a person of delicate psyche, which many a time led him to the very border between life and death. He composed the Piano Quartet in C minor, his first piece of this ilk, at the age of 18, and although, notwithstanding his original intention, he would never remake it into a symphony, he still had it on his mind some 20 years later: “I vividly recollect a passage in one of my works (1828), which I thought was romantic, with a spirit different to that of old music that appeared to me as though opening up a new poetic life.” The Piano Quartet in E flat major, Op. 47, already attests to Schumann’s compositional mastery, with its idiom inspired by Bach and Beethoven yet speaking in a clearly singular language. The 1853 Märchenerzählungen (Fairy Tale Narrations), was one of the composer’s last happy creative upswings, written shortly before he attempted suicide by jumping from a bridge into the river Rhine with the aim to put an end to his unbearable mental torment. The Dvorák Piano Quartet’s album spans the entire arch of Schumann’s work: the beginning, the peak and the end. Just like all his music, it shows how immense beauty is often close to pain and suffering.
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