Leos Janácek (1854-1928)
Jenufa, opéra en 3 actes

Camilla Nylund, soprano (Jenufa)
Evelyn Herlitzius, soprano (Kostelnicka Buryjovka)
Stuart Skelton, ténor (Laca Klemen)
Ladislav Elgr, ténor (Steva Buryja)
Hanna Schwarz, mezzo-soprano (Grand-mère Buryjovka)
Staatsopernchor
Staatskapelle Berlin
Simon Rattle, direction
Damiano Michieletto, mise en scène

Jenufa ou Elektra ? Sans public à cause de la covid, le spectacle de Damiano Michieletto, retransmis en streaming, promettait pourtant d’être l’événement de la nouvelle saison du Staatsoper de Berlin, Daniel Barenboïm avait invité Simon Rattle, le cast était alléchant, Evelyn Herlitzius se risquant à la Kostelnicka, Camilla Nylund étreignant pour la première fois le destin de Jenufa, Hanna Schwarz pour les vignettes si émouvantes de la Grand-mère, Skelton et Egr pour les garçons…mais parfois l’affiche promet trop et à la fin ne tient pas. La faute d’ailleurs d’abord à la régie qui dans des décors glaciaux impose une tension permanente confondant la campagne morave avec le pays des atrides pour le sens et imposant à la production un sinistre modernisme générique. Loin de prendre le contrepied d’une proposition aussi radicale (mais surtout univoque), Simon Rattle charge la barque, hystérise de la fosse un plateau où Jenufa pourrait bien dévorer la Kostelnicka, et l’inverse aussi d’ailleurs. Les hommes s’époumonent, les femmes hurlent, ce bruit permanent défigure l’œuvre de Janacek déjà trahie par la mise en scène et ses effets facile(le coup du rocher menaçant du ciel, vu cent fois). Alors réservez votre attention pour Hanna Schwarz, émouvante Grand-Mère Buryjovska, seul moment de grâce d’une production prétentieuse. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Jenufa is still Janácek’s most successful and most often performed opera, and the Berlin premiere at the Staatsoper in 1924 brought the work its final breakthrough on German stages. This performance from Berlin’s Staatsoper Unter den Linden is “artistically unsurpassable. There are three reasons for this. Firstly, the cast [...], secondly: the direction [...], thirdly: Simon Rattle, the Staatskapelle and the chorus of the Staatsoper” (BR Klassik). “Simon Rattle revs up the Staatskapelle Berlin with a passion as if he had to fill a melodrama by Giacomo Puccini with bursting sound life” (Süddeutsche Zeitung). “A beguiling mixture of speaking articulation and tonal roundness.” (Frankfurter Allgemeine Zeitung)