 On connaît encore le nom de Kreutzer pour la célèbre sonate de Beethoven qui lui est dédiée, voire pour la "méthode de violon du conservatoire" qu’il cosigna avec Rode et Baillot au début du XIX° siècle et qui fixa les bases de l’enseignement moderne du violon. On a davantage oublié qu’il fut un compositeur fécond, auteur d’une quarantaine d’opéras (dont "la mort d’Abel" qui déclencha l’enthousiasme de Berlioz) et de dix-neuf concertos pour violon. Laurent Albrecht Breuninger, deuxième prix au concours Reine Elisabeth en 1997, avait précédemment gravé les 15°, 18° et 19° il y a une dizaine d’années. Il nous propose cette fois trois autres écrits entre 1783 et 1791. De forme comparable, avec un premier mouvement très développé incluant toujours une cadence redoutablement virtuose, un bref mouvement lent et un finale brillant, ils évoquent nettement ceux de Viotti que Kreutzer avait rencontré lors de ses années de formation et montrent en creux ce qui fait le prix et l’originalité de ceux de Mozart. Les amateurs de beau violon préromantique seront toutefois charmés. On ne peut que souhaiter la suite de ce cycle afin de disposer au disque d’un enregistrement de ce maillon essentiel dans la chaîne généalogique des virtuoses du violon, CPO nous ayant déjà donné une intégrale majeure des concertos de Spohr, étape suivante de l’histoire de l’instrument. (Richard Wander)  Tens years after our release of the first CD featuring violin concertos by Rodolphe Kreutzer, we are now releasing his Concertos Nos. 1, 6, and 7, again in interpretations by Laurent Albrecht Breuninger. Even today Kreutzer continues to be ranked with the great violin virtuosos of his time and along with Viotti, Rode, and Baillot is regarded as a central figure of the French violin school. As FonoForum wrote of Vol. 1 in 2011, Breuninger »does outstanding justice to the virtuosic demands. He adds brilliant polish to his solos, absolutely in a manner reminiscent of Paganini.« Kreutzer wrote his nineteen violin concertos during his active years as a virtuoso. After he had found it necessary to abandon his solo career in 1810, he did not compose a single other such work. Although the concertos adhere to the traditional three-movement design, they contain numerous innovative elements, formal surprises, motivic-thematic interdependencies, and genial ideas.
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