Après ses études au conservatoire de Paris, René Emmanuel Baton entame une carrière de chef d’orchestre qui le mène à l’Opéra Comique (1907), à la direction des Ballets Russes de Diaghilev (1913), à la tête des concerts Pasdeloup jusqu’en 1932, enfin à la création de l’orchestre radio-symphonique national (1937). Il dirige les premières d’œuvres majeures de Debussy, Ravel, Roussel ... Cette activité ne le conduit pas à sacrifier la composition pour l’orchestre, le piano, la voix… Le trio italien Wolferl nous propose une quasi intégrale des œuvres de musique de chambre de Rhené-Baton composées, à l’exception de la « Suite Ancienne » (1935), pièces brèves dont deux sur rythme de gigue et de gavotte, dans les années-vingt du siècle dernier : les deux sonates pour violon et piano, la première (1921) en trois mouvements, très mélodiques, les premier et troisième de style vigoureux et dansant encadrant un larghetto mystérieux, la seconde (1927) en un unique allegro à l’écriture dense, empreint de rêverie et de dramatisme, la sonate pour violoncelle et piano (1923) volontiers lyrique, parfois sereinement mélancolique, enfin, le trio (1924) où s’exprime, dans l’équilibre des voix instrumentales, une pleine maîtrise de la forme. Musique d’un romantisme tardif, très personnelle, presque anachronique, si l’on songe à l’avant-garde de l’époque dont il partage néanmoins un certain credo esthétique par l’utilisation de chants et de danses issus de la musique populaire, ici bretonne : ainsi du deuxième mouvement du trio inspiré d’un chant recueilli (Le vin des Gaulois/La danse du glaive) dans le « Barzhaz Breizh » (1839). D’origine bretonne et proche du groupe des « Huit » (Ropartz, Le Flem …) Rhené-Baton a su aussi revivifier, à sa manière, la matière musicale de Bretagne. Autant qu’un serviteur de la musique, un musicien, grâce à la curiosité d’aventureux interprètes italiens, à découvrir… (Emilio Brentani) Although now largely forgotten, Rhené- Emmanuel Bâton (1879-1940) was a key figure in Parisian musical circles during the early 1900s. Rhené-Baton, as he was later known, was born in Normandy to a Breton family. but trained at the Paris Conservatoire to become a composer, pianist and conductor. A meeting with Serge Diaghilev led to the engagement to conduct the Ballets russes on tour, and as a conductor he was the subject dedicatee of several works such as Roussel’s Second Symphony. Meanwhile Rhené-Baton continued to compose, and it was through his own music that he felt most free to express his Breton identity. Almost all the chamber music presented here dates from the years 1921- 27. Both the Cello Sonata and Violin Sonata call for piano playing of great virtuosity, probably because Rhené-Baton intended those parts for himself, while the melody line unfolds in a mode of archaic, neoclassical lyricism. The peak of his achievement in the chamber-music genre, however, is the A minor Piano Trio, composed in 1923. The second movement is a ‘Divertissement sur un vieil air Breton’ – the ‘vieil air’ in question being Gwin ar c’hallaoued’ (the wine of Gall), one of the best-known Breton tunes. The Suite Ancienne (1933) is different in character: a collection of dances like a Baroque suite (Prelude, Aria, Gavotte, Gigue). The more intimate mood of this chamber repertoire evokes a series of everyday musical scenes: interiors, winter hearths, summer festivities and ancient celebrations in which Rhené-Baton is both narrator and participant. Founded in 2009, the Wolferl Trio comprises three Italian musicians all with distinguished careers as performers and teachers in their own right.
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