Nikolai Miaskovski (1881-1950)
Quatuor à cordes n° 1 en la mineur, op. 33 n° 1
Quatuor à cordes n° 2 en do mineur, op. 33 n° 2
Quatuor à cordes n° 3 en ré mineur, op. 33 n° 3
Quatuor à cordes n° 4 en fa mineur, op. 33 n° 4
Quatuor à cordes n° 5 en mi mineur, op. 47
Quatuor à cordes n° 6 en sol mineur, op. 49
Quatuor à cordes n° 7 en fa majeur, op. 55
Quatuor à cordes n° 8 en fa dièse mineur
Quatuor à cordes n° 9 en ré mineur, op. 62
Quatuor à cordes n° 10 en fa majeur, op. 67 n° 1
Quatuor à cordes n° 11 en mi bémol majeur, op. 33 n° 2
Quatuor à cordes n° 12 en sol majeur, op. 77
Quatuor à cordes n° 13 en la mineur, op. 86

Quatuor Taneiev

Vladimir Ovcharek, violon
Grigory Lutzky, violon
Vissarion Solovyev, alto
Josef Levinzon, violoncelle

Après s’être destiné à une carrière militaire, Miaskovski étudia la musique auprès de Glière, Rimski-Korsakov et Liadov. Son écriture peut être considérée comme un lien entre compositeurs du dernier romantisme (Taneiev, Tchaïkovski, Rubinstein) et la jeune génération qui allait s’imposer au début du XXe siècle : Chostakovitch, Prokofiev, Stravinski. Acteur enthousiaste des premières années de la Révolution russe, tout comme son élève Chostakovitch, Miaskovski passa, au cours des années 30, dans la catégorie des artistes dont il fallait se méfier. Au sein d’un vaste catalogue, dominent les répertoires symphonique (27 opus) et de musique de chambre (dont 13 quatuors à cordes). Ceux-ci s’échelonnent entre 1929 et 1949. Les premiers quatuors révèlent un compositeur qui n’hésite pas à transgresser les règles du quatuor traditionnel, à pimenter ses premiers opus d’une écriture dissonante. L’époque est à la provocation, associant expressionnisme, quête de nouveaux langages et, parfois, retour au romantisme, voire aux influences étrangères, d’un Ravel notamment. À la fin des années trente et plus encore au début de la guerre, les pièces s’épurent, certains mouvements jouant d’un laconisme désabusé, entrecoupé de longues déclamations. Quelques élans et effusions comme dans le cinquième et septième quatuor, de nombreuses réminiscences de folklores teintent une œuvre, qui contrairement à celles de Chostakovitch et de Weinberg, se révolte peu. Au fil du temps, l’écriture se simplifie. La sobriété et la légèreté de ton, presque, sont traduites magistralement par les Taneiev qui interprètent cette somme – la seule actuellement disponible – avec autant de naturel que de conviction. (Jean Dandrésy)