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Diapason de mai 2021 Critique de Guillaume Bunel Page n° 103
Format : 1 CD Durée totale : 00:55:20
Enregistrement : 08-11/09/2019 Lieu : Heslington Pays : Royaume-Uni Prise de son : Studio / Stereo
Label : Hyperion Référence : CDA68333 EAN : 0034571283333 Code Prix : DM022A
Année d'édition : 2021 Date de sortie : 12/05/2021
Genre : Classique
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Anonyme (Royaume-Uni, 15-16e siècles) Horrendo subdenda rotarum machinamento Dilexisti iustitiam Missa Horrendo subdenda rotarum machinamento "Catherine Wheel Mass" MagnificatWilliam Cornysh (?1465-?1523) Ave Maria, mater Dei
The Binchois Consort Andrew Kirkman, direction
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 Il est très difficile de rendre compte de ce disque sur un plan strictement musical. Passionnant et dérangeant à la fois, il s’agit en effet du co-produit d’un projet de recherche mariant technologies dures et sciences humaines dans un domaine très à la mode aujourd’hui : la reconstruction polysensorielle d’environnements virtuels. Résumé : comment restituer le rendu sonore d’une exécution musicale dans un lieu aujourd’hui en ruines ? Réponse : prendre les mesures actuelles du lieu (Lidar), le reconstruire « comme neuf » en 3D (CAO), inférer son ameublement, la position des musiciens et des auditeurs (histoire), « faire tourner » un modèle maillé (éléments finis) pour obtenir des propriétés acoustiques résultantes, enregistrer des musiciens dans une chambre anéchoïque et appliquer le modèle (sachant qu’on n’obtiendra au final qu’un résultat reflétant les hypothèses qu’on y aura injectées). C’est le Binchois Consort qui fournit (très bien vu l’inconfort des conditions d’enregistrement) la matière musicale, sur la base d’œuvres qu’aurait pu entendre le roi James IV un peu avant 1500 dans la chapelle de son château de Linlithgow. C’est extrêmement bien chanté (dans un latin curieusement prononcé), et le mélange de clarté et de résonance est très impressionnant (splendide Magnificat du Carver Choirbook !). Mais est-ce si différent d’un enregistrement de studio plus classique (il manque une plage alternative permettant l’évaluation de l’apport du modèle), et qu’est-ce qui se profile derrière cette énorme machinerie ? L’éventuelle possibilité de se rendre, sans quitter son fauteuil, à un pseudo-concert à Bayreuth ou au Concertgebouw, donné « live » depuis un studio anéchoïque ? « Ça craint », comme diraient mes enfants. (Olivier Eterradossi)

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