 Issue d’une forte lignée de musiciens, organiste attaché à l’instrument de la Cathédrale de Troyes, compositeur discret dont seules cinq Suites de pièces de clavecin publiées durant la décennie 1710-1720, alors que seul Couperin édita des œuvres pour l 'instrument à cordes pincées, Nicolas Siret est tout sauf un petit maitre. L’éloquence de ses préludes non mesurés (il sera le dernier à en écrire, celà le relie à Louis Couperin), la vivacité de ses danses, la finesse de ses pièces en portraits qui le rapproche de François Couperin dont il fut un intime, le caractère trempé de son écriture souvent orchestrale, n’auront guère intrigués les clavecinistes. Incompréhensible qu’Olivier Beaumont, Christophe Rousset, et qu’aujourd’hui Jean Rondeau, n’aient pas approché cette œuvre aussi brève que celle de Rameau, mais à mon sens aussi passionnante. Blandine Verlet la première m’en toucha deux mots alors qu’elle s’était immergée dans Louis Couperin, lâchant, sibylline "il y aussi ce Siret, belle musique !". Pouvoir entendre enfin les Cinq Suites défendues un peu raide mais impérieuse par Vera Alperovich, plus subtilement peintes par Daniele Luca Zanghi, mieux sensible aux danses ou aux portraits qu’aux pièces savantes, confirme son invite à y aller entendre. La singularité de cette langue, où passe encore le souvenir des fastes de Lully, et un peu de son théâtre, ne suffit pas à en faire le compositeur conservateur qu’on croirait un peu vite. Les harmonies poivrées, l’audace des rythmes, la franchise des thèmes, la vivacité de l’ensemble et la perfection de l’écriture consacrent un maître qu’il était temps de découvrir. Le beau clavecin de Marco Brigheti d’après le Hemsch du Musée de Boston fait la fête plus éclatante encore. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles hoffelé)  Nicolas Siret (1663–1754) was born in Troyes to a family of professional church organists which would eventually span four generations. He subsequently travelled to Paris and met Couperin sometime between 1685 and 1690. The two became good friends – sufficiently close for Siret to dedicate his first book of harpsichord pieces to him – but Siret made his career in his home town, where he succeeded his father as organist of the cathedral. In 1719 he gained the profitable post of tax collector for all water- and land-based traffic. He also taught harpsichord but nothing of his output in this direction survives beyond the music on this set. At various times since his death, Siret has been praised as the equal of Couperin and Rameau for inventiveness and originality, but neither his name nor his music have travelled so well beyond his native shores. There is a distinctively ‘French’ quality to every bar of these suites, their elaborate ornamentation and their artful charms, which seem to resist the more driven rhythmic style of the Italian school or the rigorously applied counterpoint of the Germans. Surface brilliance is as important as depth of sentiment, though Siret could compose movements of affecting poetry and pathos such as the Chaconne and ‘La Manon’ Rondeau of the Suite in A major, and affect an impressive grandeur in the A minor Suite. The harpsichord used for this recording was built by Marco Brighenti of Parma and is a copy of an instrument made by Henry Hemsch (1700-1769) in Paris, now part of the Museum of Fine Arts collection in Boston. The work and pleasure of playing it is shared by two talented young keyboard musicians, both former pupils of Stefano Molardi (author of a critically acclaimed Bach organ integrale for Brilliant Classics) at the Conservatorio della Svizzera Italiana in Lugano, where this recording was made.

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