Ludomir Rozycki (1883-1953)
2 Pièces, op. 1
Air, op. 28a
4 Pièces, op. 52
6 Pièces, op. 58
Valse, op. 47
Valse de "Eros und Psyche", op. 40
Menuet, op. 47
Cantor's Song, op. 47
Fantaisie sur "Casanova", op. 47
Romance, op. 55 n° 1
Prélude
Suite "Pan Twardowski", op. 45

Valentina Seferinova, piano

Nous connaissions la talentueuse Valentina Seferinova (1969-) pour ses interprétations d’œuvres de Joachim Raff (1822-1882) et de Salomon Jadassohn (1831-1902) et pour les deux précédents volumes qu’elle a consacrés à la musique pour piano de Ludomir Rózycki (1883-1953), lesquels ont été salués dans ces colonnes avec les plus vifs éloges. Il est vrai que Rózycki, également virtuose pianiste, disciple pour l’harmonie d’Engelbert Humperdinck (1854-1921), mérite d’être sorti de l’ombre dans laquelle le tient son contemporain Szymanowski (1882-1937) et d’être reconnu comme une figure majeure du renouveau de la musique polonaise. Jonathan Plowright avait déjà enregistré ses deux Concertos et sa Ballade pour piano et orchestre (Hyperion CDA68066) ainsi que son Quintette op. 35 (Hyperion CDA68124). Ces différents enregistrements nous avaient alors fait découvrir une musique néoromantique, d’une écriture dense et au geste large, résolument mélodique et chantante, enrichie de nombreux thèmes et motifs issus du folklore polonais, des œuvres poussant si l’on peut dire le lyrisme de Chopin aux frontières de l’impressionnisme. Ce nouvel enregistrement confirme tout le bien que l’on pense de cette musique. La Fantaisie op. 47 sur des thèmes de son Opéra-bouffe "Casanova" (1922) ainsi que la Suite extraite du ballet "Pan Twardowski" (1921) sont particulièrement remarquables. Les Quatre pièces op. 52 fleurent bon le terroir polonais tandis que les Six pièces op. 58 illustrent la capacité de Rózycki à créer de subtiles miniatures pianistiques à programme. Valentina Seferinova met tout son cœur et tout son talent au service d’une musique qu’elle interprète avec un choix de couleurs remarquable. Il est dommage que cette musique ne bénéficie pas d’une meilleure place dans les programmes de récitals contemporains. Cet admirable récital le fait d’autant plus regretter même s’il est aussi en lui-même une enrichissante compensation. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)

Ludomir Rózycki was born in Warsaw. He received his musical education in his hometown, where he also developed his skill at the piano as a pupil of Aleksander Michalowski, while his composition skills came under the watchful eye of Zygmunt Noskowski at the Warsaw Music Institute. In February 1904 he made his début as a composer – his symphonic scherzo Stanczyk op. 1 was performed with the National Philharmonic, conducted by Emil Mlynarski. Two years later, in Berlin, two of his symphonic poems were performed – Stanczyk and Mona Lisa Gioconda. Both of them are characteristic of Rózycki because he often sought inspiration in paintings. In 1907 he rejected the offer of a professorship of composition at the Oslo Conservatory and he spent the next four years in Lvov. There he became the conductor of the local opera, and piano professor at the conservatory of the Galician Music Society. In 1913 Rózycki moved to Berlin for the next six years, where he composed primarily chamber works, including the Piano Quintet in C minor and String Quartet in D minor. That period’s crowning achievement was the opera, Eros and Psyche. It was Rózycki who wrote the music for the first Polish sound film. This composer from Warsaw was also one of the precursors of the avant-garde in Polish music, as shown by his opera The Devilish Mill (1931). Additionally, Rózycki created the Polish Composers’ Society. Unfortunately, a sizeable part of his legacy was destroyed in a house fire, while he lived in Warsaw. He died in Katowice.