Gabriel Fauré (1845-1924)
Sonate pour violon et piano n° 1 en la majeur, op. 13
Sonate pour violon et piano n° 2 en mi mineur, op. 108

Olivier Messiaen (1908-1992)
Thème et variations pour violon et piano

Guillaume Lekeu (1870-1894)
Sonate pour violon et piano

Maurice Ravel (1875-1937)
Sonate pour violon et piano
Kaddish
Berceuse sur le nom de Gabriel Fauré

Francis Poulenc (1899-1963)
Sonate pour violon et piano

Thomas Albertus Irnberger, violon
Michael Korstick, piano

D’un siècle l’autre ce (premier ?) panorama du violon français en musique de chambre va de Fauré et Lekeu à Messiaen. Le jeu clair, altier de Michael Korstick tire la Première Sonate de Fauré des salons, l’alliage avec le violon subtil de Thomas Albertus Irnberger réalisant la quadrature du cercle où se dissout la sentimentalité au profit de l’émotion. La conjonction de ce violon élégant et de ce piano décidé sera plus saisissante encore dans les abimes de la Sonate tardive, sauvera de l’anecdotique les pièces brèves et donnera une sensualité inédite à la Sonate de Lekeu, éloignée par cette relecture drastique du model franckiste et entendue comme en prémices à celle de Debussy, qui justement manque (mais le violoniste l’avait enregistrée tout jeune homme avec Jorg Demus). Le plus saisissant de ce double album reste le XXe Siècle : Sonate de Poulenc rageuse, moderniste, sait-on seulement que c’est l’une de ses plus grandes œuvres, composée sous le joug de l’Occupation et écrite en mémoire de l’assassinat de Federico Garcia Lorca ? Ce que le piano de Michael Korstick fait entendre d’urgence, de sensualité aussi, me laisse penser qu’il ferait bien de se pencher sur les œuvres de piano de l’auteur des "Mamelles de Tiresias". Sonate de Ravel virtuose en diable, d’une projection assez fabuleuse, mais chez le compositeur de "Montfort Kaddish" est encore plus vertigineux à force d’émotion contenue. Au bout du chemin, les fantaisies dorées du "Thème et Variations" de Messiaen laissent espérer que les deux amis reviendront à Paris : la Sonate de Pierné, celles de Roussel, tant d’autres les espèrent, dont la Sonate de jeunesse de Ravel, et puis il serait peut-être temps de songer à une nouvelle version de la Sonate de Debussy… (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

On this double SACD, “Paths into Impressionism” are taken: starting with the two important Sonatas for Violin and Piano by Gabriel Fauré, the first of which was already described as a masterpiece by Camille Saint-Saëns, and four other short pieces by Fauré, the great Salzburg violinist Thomas Albertus Irnberger and the German pianist Michael Korstick, who is already very familiar with the French idiom through many of his own recordings, present further works from the French and Belgian repertoire in their usual masterly and spirited interpretations: the Sonata by the early deceased Guillaume Lekeu, which was commissioned and premiered by Eugène Ysaÿe, and Maurice Ravel’s Sonata for Violin and Piano (with a Blues as the middle movement), which is characterized by Ravel’s view that violin and piano were fundamentally incompatible. The resulting manifold parallel developments and bitonal frictions create specific stimuli, though without showing even the slightest hint of the music falling apart. Ravel’s “Kaddish” and the “Berceuse sur le nom de Gabriel Fauré”, dedicated to his teacher, can also be heard, as well as the Sonata by Francis Poulenc, written in collaboration with Ginette Neveu and dedicated posthumously to Federico García Lorca, and the fascinating work “Thème et variations” by Olivier Messiaen, which he dedicated to his first wife, a violinist, and which still contains many impressionistic elements.