 Le quatrième volume d’une entreprise destinée à faire connaître l’œuvre pour piano d’Henryk Pachulsky complète brillamment ce qu’avaient fait entendre les trois précédents. Compositeur polonais de naissance par ascendance, Henryk Pachulski (1859-1921) a néanmoins été fortement marqué par une éducation très russophile. Très jeune, il voyage avec Nadejda von Meck, la mécène de Tchaikovski, pour qui travaillait son père, administrateur des biens de la veuve fortunée. Parti étudier à l’Institut de Musique de Varsovie, Henryk s’y forge une renommée de pianiste virtuose qui l’amène en 1880 au Conservatoire de Moscou, où il sera nommé professeur de piano à tout juste 27 ans. Il comptera d’ailleurs parmi ses élèves un certain Vladimir Horowitz. L’écriture de Pachulski toujours mélodique et volontiers mélancolique se trouve à l’intersection des influences de Chopin, Tchaikovski, Rubinstein, mais également d’Arenski (1861-1906), et du groupe des Cinq, à un moment où la Russie connaît les premiers soubresauts sociaux qui mèneront aux crises de 1905 et 1917. Les œuvres présentées ici exposent toutes la virtuosité pianistique caractéristique de l’art de Pachulski. La première Sonate op. 10, en Ut mineur, date de 1890 et requiert de l’interprète une ampleur sonore quasi symphonique fort bien restituée ici par Jakub Tchorzewski, lequel, tout au long des différentes plages, s’avère être un interprète particulièrement inspiré et inspirant. Les Deux pièces op. 11 datent de 1895, de même que les brillants Phantastische Märchen op. 12 dédiés à Emil von Sauer (1862-1942). Le Thème varié en Sol mineur op. 20 dénote un sens affirmé de la polyphonie. Mais l’intérêt de cet enregistrement est de faire découvrir l’étonnante Troisième Sonate op. 32, que l’on croyait perdue et miraculeusement sauvée des archives russes en 2014. Encore une fois Acte préalable fait œuvre utile en redonnant vie à des musiques oubliées servies par des artistes de haute qualité. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)  Henryk Pachulski was born in 1859 in Lazy, near Siedlce, and died in 1921 in Moscow. His father was a forest ranger and geodesist working for Karl and Nadezhda von Meck. Nadezhda was a powerful art patron, and was noted in helping the brothers, Henryk and Wladyslaw Pachulski. Henryk graduated from the Music Institute in Warsaw in 1876, after studies with professor Rudolf Strobel, Stanislaw Moniuszko and Wladyslaw Zelenski. He performed in concerts in numerous Russian cities. When in 1879, he heard Anton Rubinstein, he convinced the maestro to allow him to join his master-class. With Nadezhda von Meck’s help he managed to properly prepare his stay and study in Moscow. After his master’s death, he continued his studies with Pavel Pabst and Anton Arensky. In 1886, with his diploma of ‘liberated artist’, and thanks to Tchaikovsky’s recommendation, he began to work at the Moscow conservatory. He combined his pedagogical work with his artistic activity. His performances were characterized by perfect technique and bravado. Russian musical education benefited from his works, but neither did he forget about his Polish roots. He helped Polish musicians, included Polish composers, by programming their works in concerts, and he came to Poland to perform and to publish his works...

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