Leopold Kozeluch (1747-1818)
Trio pour piano en mi bémol majeur, P.IX:9
Trio pour piano en ré majeur, P.IX:17
Trio pour piano en fa majeur, P.IX:43

Trio 1970

Annette Wehnert, violon
Imola Gombos, violoncelle
Harald Hoeren, pianoforte

(Instruments d'époque)

Né neuf ans avant Mozart et lui ayant survécu vingt-sept années, Leopold Kozeluch ne doit pas être confondu avec Jan Antonin (1738-1814), son cousin, qui était déjà pourvu d’une grande notoriété musicale. Après avoir entamé des études de droit, Leopold choisit cependant la voie de la musique, élève de Franz Xaver Dussek, et se fait rapidement un nom à Vienne où il arrive en 1778, y composant plus de soixante Trios avec piano, ou plus exactement, selon la terminologie de l’époque, Sonates pour instruments à clavier accompagnés de violon et violoncelle, puisque l’on est en ces années où le clavecin est progressivement supplanté par le pianoforte, sans toutefois disparaître totalement des formations de musique de chambre. Le Trio 1790 s’est déjà fait remarquer par deux CDs du même label consacrés à des Trios de Kozeluch, dont un comportant trois des œuvres dites "écossaises" (555 035-2). Le Trio en Ré majeur, de 1789, dans lequel on retrouve des réminiscences de "L’Enlèvement au Sérail" de Mozart, se conclut par une Chasse prestement menée dans le style des musiques pittoresques du XVIII e siècle. Le Trio en Fa majeur, de 1798, appartient à la série des six Trios dans lesquels le compositeur s’inspire d’airs populaires écossais et irlandais. Son Allegro initial ne respire en rien ces parfums mais le second mouvement reprend l’air irlandais "Savourneen delight" (1760) tandis que le troisième s’inspire de l’air écossais "The Auld Wife ayount the Fire". Le Trio en mi bémol majeur, de 1786, trahit l’influence de Johann Christian Bach et offre au violon et au violoncelle l’occasion d’un badinage lyrique. Dans des interprétations superlatives, grâce aux talents des instrumentistes, ces œuvres soigneusement construites, procurent un plaisir immédiat enrichissant la connaissance du genre des Trios, promis ensuite à un si brillant avenir. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)

For two decades, Cologne's TRIO 1790 has been dedicated to classical chamber music in general and the piano trios of Mozart's contemporary Leopold Koželuch in particular. The result is a series of precious finds that do not lose any of their impact from the fine, slender tone of historically accurate instruments. On the contrary, they gain an unexpected wealth of subtle shadings and depth in the playful music of this inventive and versatile Bohemian. Again and again, the light-footed, distinctive sounds and lines are interspersed with dramatic flourishes that the attentive ear will recognise as the "modern music" of Ludwig van Beethoven, who came from Bonn on the Rhine to Vienna on the Danube to shake up the music world.