Johann Nepomuk Hummel (1778-1837)
Sonate n° 1 en do majeur, op. 2 n° 3
Sonate n° 2 en mi bémol majeur, op. 13
Sonate n° 3 en fa mineur, op. 20
Sonate n° 4 en do mlajeur, op. 38
Sonate n° 5 en fa dièse mineur, op. 81
Sonate n° 6 en ré majeur, op. 106
Fantasina en do majeur, op. 124

Costantino Mastroprimiano, pianoforte

L'autrichien Hummel appartient à l'école des Clémenti, Cramer et Field, pianistes virtuoses de la période classique. Son métier de pianiste et son art de l'improvisation le menèrent à la cour d'Eisenstadt puis à celle de Weimar où il officia comme Kappellmeister. Enfant prodige, élève de Mozart il connut durant sa florissante carrière la fine fleur des musiciens de l'époque, de Haydn à Chopin, en passant par Beethoven avec qui il entretient des relations compliquées. Il laisse une abondante production d’œuvres pour piano dans tous les genres : sonates, variations, fugues, études, et une méthode consacrée spécifiquement à la pratique du pianoforte que Chopin conseillait à ses élèves notamment pour sa technique du doigté. Le pianiste italien Costantino Mastroprimiano nous propose six sonates extraites du corpus pour piano jouées ici sur deux pianos, un Erard et un pianoforte d'après Anton Walker. Les sonates ne s'écartent jamais du schéma classique de la forme sonate et du style viennois. L'opus 2 composé par le jeune Hummel à quatorze ans démontre déjà d'un caractère bien trempé mais surtout de l'influence du Mozart et de Haydn. L'opus suivant est d'ailleurs une forme d'hommage à ce dernier puisqu'elle lui est dédiée. Si l'Opus 20 cite explicitement Mozart (la Jupiter) dans son premier mouvement, la Quatrième sonate réfère elle plus franchement à Beethoven par ses motifs puissants. Si ces influences sont sensibles, Hummel les contourne toujours grâce à son sens de l'improvisation. Sa fantaisie et sa virtuosité naturelle le portent plus facilement à la galanterie qu'au tragique. L'Adagio de l'opus 38 se contente ainsi d'instiller plus de tendresse que d'inquiétude. Reste la grande Sixième sonate Opus 106 d'esprit plus romantique et passionné comportant un final contrapuntique. L'Erard convoqué pour les dernières sonates est un bon compromis entre le son creux aux harmonies profondes du pianoforte et la clarté du piano moderne. (Jérôme Angouillant)

Not for nothing did Franz Schubert dedicate his last three piano sonatas, culminating achievements in their genre both for him and for the Classical-era piano sonata, to Johann Nepomuk Hummel. The soloist and composer (1778-1837) who had come as a child to Mozart for lessons in Vienna then became a teacher of note in his own right, and an exponent of a fluid, filigree keyboard technique that exercised its own significant influence upon early generations of Romantic composers. Hummel ‘as a youth … was the most surprising performer that had ever visited [England], except the young Mozart’, reported one English piano manufacturer, and in this absorbing album of his sonatas, the composer’s voice is extended and developed in parallel with that of the instruments he used. We are still a long way from the massive concert grands ubiquitous today when we experience Hummel’s music on the instruments he would have known himself, and this is a uniquely attractive feature of Costantino Mastroprimiano’s interpretations. On this recording he plays a pair of instruments: a fortepiano by Urbano Petroselli, after an original model by Anton Walter ca.1790; and an original Erard ‘en forme de clavecin’ dating from 1838. The six sonatas on this set range from the Baroque formalities of Op.2 No.3 (suitable for playing on a harpsichord as well as a fortepiano, according to the composer’s superscription) to the four extensive movements of Op.106, with a first movement in particular laid out on a spaciously expressive scale. This album is a worthy successor to Mastroprimiano’s notable achievement in recording for Brilliant Classics the complete sonatas of Muzio Clementi (now collected in one 18CD box, BC94379), another keyboard pioneer in the early decades of the 19th century. Reviewing volume 1 of the original series, Fanfare magazine reported that ‘With his fluid, brilliant technique and sensitive expression, Mastroprimiano serves Clementi beautifully, as does the excellent sound reproduction.’ Volume 3 was praised in similar terms: ‘Costantino Mastroprimiano plays with crisp accuracy... He wisely doesn’t overplay his hand... This is a fine recording.'