Marmontel s’émerveilla devant ses talents de pianiste, Guiraud su tout de suite qu’elle serait un compositeur d’importance. Mais dans ce Paris qui était encore celui de Saint-Saëns, une jeune fille douée pour la musique, et qui plus est de très bonne famille, de la plus ancienne noblesse polonaise et au sommet des exilés de Varsovie, et qui menait la vie brillante des salons, y avait-il une place face à Cécile Chaminade ? Gabriel Fauré se fit son protecteur, stupéfait par l’ardeur des compositions de la jeune femme : écoutez seulement l’appassionato de sa tumultueuse Sonate pour violoncelle. Halina fait son miel de toutes ses musiques françaises qui révolutionnaient le langage harmonique, elle ose et transcende par la finesse et le tranchant de son écriture élargir son premier univers sonore, si romantique, vers des horizons nouveaux. On la voit bien en parfaite compagnie avec les musiciens de la Schola, mais leur damant aussi le pion par ses audaces : le Scherzo de la Sonate de violon vous montre de tempétueuses impertinences. Et l’Intrada du Quatuor à cordes, opus d’un lyrisme émouvant, vous a quelque chose d’absolument debussyste. Quel destin que celui de ce compositeur si doué qui s’éteindra la même année que Maurice Ravel alors même que son œuvre était déjà oubliée. Belle idée que ce disque où se révèle son art si vif et dont on aimerait savoir plus. Lukasz Borowicz devrait songer à se pencher sur Magdusia, son opéra en un acte. Mais pour l’heure bravo à l’ardente équipe qui dévoile enfin l’œuvre de celle qui ne me fut longtemps qu’un nom paraissant dans les ramifications éloignées de la famille Chopin. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé) Halina Krzyzanowska is a great example supporting the fact that the greatest values, such as faith and patriotism, are shaped in the family home. It is the parents that, through their attitude and actions, show their children how to live and act. These are the basic rules of education. Today, it is completely natural and simple for us, but was it really so in the 19th century? When Poland was not on the map of Europe and when one could be exiled to Siberia for manifesting Polishness and Catholicism, revealed even in a conversation in Polish, reading Polish books, or singing religious songs? Halina Krzyzanowska, mainly due to history and politics, has been forgotten by Europe. For the French, with such a difficult name, she is certainly not a French composer, for us, Poles, she is an artist who spent her whole life in France, so we do not want to reach for her work. It is, indeed, a pity, because it is really excellent. It is worth introducing Krzyzanowska’s works to the repertoire!
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