 La prétentieuse notice, commise par le principal interprète verse dans le fantasme et la mystification : le « prodige » et le « mystère » invoqués dans son titre sont largement fabriqués à coup d'affirmations gratuites et d'emphase boursouflée :« je me prends à penser que ...», «imaginant que [le compositeur] se meut doucement sur le souffle de la terre comme un corps léger et immatériel, et se découvrant soudain capable de voir le monde avec des yeux nouveaux [sic] » On a droit, en passant, à l'« ineffable splendeur du chant[...], aux « nouvelles mythologies, nées dans les territoires de l'esprit encore inexplorés ». À ces poncifs et à ce dithyrambe poussé jusqu'au ridicule s'ajoutent un feuilleton indigeste, une fausse énigme presque policière et à prétention philosophique sur la « paternité » des œuvres (sont-elles de Jason l'aîné ou de son frère cadet ? ) et sur les rapports de cette fratrie avec celle des Duport, leurs contemporains un peu moins oubliés par la postérité. Quel besoin au juste de cette création mondiale d'œuvres qui, transitant de façon cahoteuse entre baroque finissant et classicisme sans grand relief, s'avèrent plutôt pauvres et déséquilibrées (le second violoncelle y joue un rôle bien réduit)? Les quelques idées ou élans qui se manifestent sont souvent dilapidés par l'exploitation filandreuse qui en est faite. Quant à l'interprétation, elle a quelque chose d'alangui qui donne volontiers dans la sensiblerie pleurnicharde, ceci d'autant plus que la justesse laisse parfois à désirer. (Bertrand Abraham)  This recording is the fi rst ever dedicated to J.B. Janson, virtuoso, composer and teacher of the seconbd half of the XVIII Century. Together with the Duport brothers he was the major representative of the French cellist school, and in the year of the foundation of the Paris Conservatory he became its fi rst professor. Unjustly forgotten by history, his fi rst compositions represent in an exemplary way the turning point of European musical taste from the Style Galant to Classicism. In these fi rst two works, the wealth of technical innovations, as well as the narrative and visionary energy of musical inventions, lead us to think that the perfect alchemy arisen from the encounter of a brilliant and infi nitely curious mind, which certainly was Berteau’s, with the miracle of a child prodigy, ended up in an unfulfi lled promise, a broken dream that dissolved into oblivion. ! us the famous Jansons will be forgotten, while the fame of the Duports lingers in the historical memory up to our days.

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