Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
Suite n° 1 en la majeur, HWV 426
Suite n° 2 en fa majeur, HWV 427
Suite n° 3 en ré mineur, HWV 428
Suite n° 4 en mi mineur, HWV 429
Suite n° 5 en mi majeur, HWV 430
Suite n° 6 en fa dièse mineur, HWV 431
Suite n° 7 en sol mineur, HWV 432
Suite n° 8 en fa mineur, HWV 433

Michel Kiener, clavecin (Instrument W. Dowd, 1978, d'après N. Blanchet, 1730)

Publiées en 1720 en réaction à une édition pirate bâclée d'Amsterdam, les suites de pièces pour clavecin de Haendel pourraient être qualifiées d'audacieux fourre-tout : rajout de morceaux à des pièces existantes, formes musicales diverses, les suites HWV 427 et 431 étant en réalité des sonates sur le modèle des sonates en trio de Corelli, recours occasionnel à des variations, à des fugues, prélude de la suite HWV 465 issu d'une révision des préludes HWV 561 et 565, variations de la même suite à partir d'une suite antérieure (HWV 449) précédant un presto adapté de celui de l'ouverture de l'opéra "Il Pastor Fido" HWV 8a de 1712. Notons encore l'apparition du 'goût mélangé' avec fusion d'influences françaises (F. Couperin notamment), italiennes (B. Pasquini et D. Scarlatti) et allemandes (F.W. Zachow, J.Ph. Krieger et J. Kuhnau). Et nous devons nous contenter de huit suites en lieu et place des douze traditionnelles (en hommage aux huit suites d'H. Purcell?). Reste que la magie de ce brouet de sorcière opère pleinement, grâce peut-être à cette étonnante variété, mais surtout à la maîtrise imaginative du compositeur. Grâce aussi à l'interprétation extrêmement pensée du claveciniste suisse Michel Kiener qui, de virtuosité en profondes méditations, surpasse sur une copie W. Dowd d'un instrument de N. Blanchet de 1730 tout ce que nous avons pu entendre dans ces oeuvres, tant au clavecin qu'au piano. (Michel Lorentz-Alibert)

L’instrument d’abord : Michel Kiener joue l’admirable William Down imaginé en 1978 d’après un clavecin de Nicholas Blanchet. Il chante tout seul, vertu cardinale pour les Suites haendéliennes où la ligne vocale est omniprésente, mieux, décisive. Michel Kiener a bien raison de ne pas la fragmenter d’ornements, ainsi, sans l’éloigner pour autant des modèles français dont le tendre aura séduit le « Caro Sassone », il approche leur lumière de celle de Bach. L’ampleur des Préludes et des Allemandes introduit dans le discours des espaces d’intemporalité que contrastent la vivacité des Courantes et des Gigues, le port altier mêlé de confidences des Sarabandes et des Passacailles, tout un univers de contrastes qui fit le succès du cahier auprès des amateurs. Sommet de cet album rayonnement, la 5e Suite, volée par les pianistes. Ecoutez seulement comment Michel Kiener revisite les Variations de "The Harmonius Blacksmith". Prise de son magnifique. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Redécouvrez le génie des 8 suites pour clavecin de Haendel de 1720 ! Haendel a composé ces pièces non seulement pour l’interprétation mais aussi pour l’enseignement. Peut-être pour subvenir à ses besoins financiers après la mort de son père et avant de se lancer dans l’opéra. Malgré leur but pédagogique, les suites de Haendel ont été conçues avec une grande sophistication artistique, exigeant compétence et interprétation de la part du musicien. Les suites en elles-mêmes témoignent de la polyvalence et de l’esprit d’innovation de Haendel. Elles intègrent différents types de suites, notamment des suites traditionnelles en quatre mouvements et des sonates inspirées des sonates en trio de Corelli. L’utilisation de variations, de fugues et d’autres formes par Haendel met en évidence ses prouesses en matière de composition. Le recueil de Haendel de 1720 a été largement acclamé dans toute l’Europe, inspirant des compositeurs comme Bach, Muffat et Rameau à incorporer des éléments similaires dans leurs oeuvres. La capacité de Haendel à fusionner les influences françaises, italiennes et allemandes dans ses compositions illustre l’esthétique du «goût mélangé» de l’époque.

Rediscover the brilliance of Handel’s 8 harpsichord suites from 1720! Handel composed these suites not only as performance pieces but also as teaching material, possibly to support himself financially after his father’s death and before his opera ventures. Despite their educational purpose, Handel’s suites were crafted with artistic sophistication, demanding skill andinterpretation from performers. The suites themselves demonstrate Handel’s versatility and innovation. They incorporate various suite types, including traditional four-movement suites and sonatas inspired by Corelli’s trio sonatas. Handel’s use of variations, fugues, and other forms highlights his compositional prowess. Handel’s 1720 collection received widespreadacclaim across Europe, inspiring composers like Bach, Muffat, and Rameau to incorporate similar elements into their works. Handel’s ability to fuse French, Italian, and German influences into his compositions exemplifies the “mixed taste” aesthetic of the time.