 Découvrir, c’est la mission première du disque, le beau coffret consacré à Fritz Brun dans lequel Brilliant rassemble les gravures engrangées par Adriano pour le label helvétique Guild, ajoutant un disque d’archives où l’on peut entendre le compositeur diriger sa Huitième Symphonie et Adrian Aeschbacher jouer sous la direction de Paul Sacher les Variations pour orchestre à cordes et piano, illustre cette maxime. La Suisse aura produit entre Raff et Schoeck quelques compositeurs majeurs, certains sont déjà mieux connus, Hans Huber, symphoniste prolixe, Herman Sutter, maitre de l’écriture vocale, on découvre tout juste avec stupeur les opus si éloquents de Richard Flury, il faudra leur ajouter les symphonies brossées à fresque par Fritz Brun, qui assoient sur la roche brucknérienne leurs sombres cathédrales, souvent surprenantes par les détours harmoniques, la science du contrepoint, les atmosphères délétères, Hermann Scherchen et Volkmar Andrae les créèrent, c’est tout dire. Si vous voulez entrer dans cet univers, commencez par la pastorale magique qu’est la Deuxième Symphonie. Pour autant que les huit Symphonies soient le cœur de la pensée musicale de Brun, son génie éclate avec encore plus de puissance dans l’âpre Concerto pour violoncelle (Claudius Hermann empoigne de son archet ses tempêtes de son), mais surtout dans les deux grandes cantates d’après Goethe "Verheissung" et "Grenzen der Menschheit", chœur orant, orchestre de lave et de cendre, vrais volcans de mots qui soudain prouvent le génie de cet oublié. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé) Né à Lucerne, Brun passa la plus grande part de sa vie à Berne (de 1902 à 1941) en tant que chef d’orchestre. L’essentiel de son œuvre repose sur ses dix symphonies qui sont ici enregistrées pour la plupart pour la première fois, trois seulement ayant été éditées du vivant de l’auteur. Toutes purement orchestrales, elle se situent dans la descendance de Brahms mais avec une véhémence et une tension souvent agressives qui s’écartent du modèle. Les plus remarquables sont la 3° et la 8°, qui, l’une et l’autre incluent un cycle de variation sur un chant suisses. Quelques pièces symphoniques, deux chœurs et quelques lieder, le concerto pour piano et celui pour violoncelle complètent cet ensemble intéressant en ce qu’il nous fait découvrir un musicien demeuré dans l’ombre de ses compatriotes Othmas Schoeck dont il fut l’ami (et dont il orchestra quelques lieder joints à ce coffret) et Ernest Bloch. C’est le chef d’orchestre Adriano à qui l’on doit cette résurrection menée avec détermination, à la tête d’infatigables orchestres de l‘est. L’ultime CD est particulièrement précieux car il offre la 8° symphonie sous la direction de son auteur et surtout des variations pour piano et orchestre à cordes sous la baguette de Paul Sacher. Un ensemble particulièrement recommandable à qui veut sortir des sentiers battus. (Richard Wander) In this release, the prominent conductor Adriano with help from the world renowned Bratislava and Moscow Symphony Orchestras, among others, draws together the first complete series of orchestral works by Swiss composer Fritz Brun (1878 –1959). This set sheds light on the little-known composer’s repertoire, from the rhapsodies, the concertos, to ten sweeping symphonies. Brun grew up in Lucerne and his time active as a composer coincided with a period of high creative output of Swiss music. Brun’s repertoire sits alongside other native composers such as Honegger, Schoeck and Bloch. The crowded market, combined with the struggle to find a publisher (only three out of his ten symphonies were published in his lifetime) offers one indication as to why Brun’s works failed to reach the mainstream public. While not a household name, Brun is often touted as the Swiss answer to Vaughan Williams and Edward Elgar. Brun’s works have a nostalgic touch; they draw on the Romantic and Classical eras in their emotional sincerity and defined forms, but always with a modern flavour. The first CD opens with the bold staccato chords of Symphony No.1, reminiscent of late Beethoven, while Symphony No.2 has a lighter feel, as the composer paints an image of youth, love, heartbreak and the beauty of nature with rich harmonies inspired by Brahms and expressive Schumanninspired fanfares. This set showcases Brun’s works as a fascinating collage of cross-historical and crosscultural encounters. After graduating from the Cologne conservatoire, Brun worked in Berlin, London and Dortmund where he took up various music posts. His music reflects his European travels and unites diverse inspirations from different countries and eras as equals on his musical plane. Modernist influences are skilfully interwoven into his compositions, the scherzo movements for example, draw on Stravinsky in their timbre and rhythms and Symphony No.5 liberally experiments with tonality. However, similar to his English counterparts, his music remains rooted in his homeland. Symphony No.3 is inspired by the Alps and it is his best known work, made particularly famous for its use of Italian-Swiss folk melodies. In his later life, Brun returned to Switzerland, where he served as director of the Berne Music Society until his retirement in 1941. The final bonus disc features historical recordings, in particular, the celebrated Paul Sacher (1906–1999) brings his interpretation of Variations for string orchestra and piano, and Brun conducts his own Symphony No.8. This unique set of recordings is the result of over a decade of perseverance by Adriano to share these hidden gems with a 21st-century audience and bring Fritz Brun the recognition he so rightly deserves.
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