Ernst Gernot Klussmann Musique de chambre Nagy Kuss Quartet - EDA055 - EDA Records - Classique

En 1924, Ernst Gernot Klussmann, jeune compositeur prometteur présente son Quintette pour piano en quatre mouvements. Marquée par un romantisme tardif, l’œuvre ambitieuse évoque Brahms et le Schönberg de "La Nuit transfigurée" par sa musicalité notamment dans l’allegro et le bel adagio. Suit un scherzo impétueux très court avant le final qui se pare d’une fugue avenante. Le premier Quatuor à cordes composé entre 1928 et 1930 témoigne d’une nette évolution. Original par sa forme - cinq mouvements dont une marche étonnante, l’œuvre délaisse le romantisme pour un expressionnisme affirmé. Il débute par un adagio aux accents éplorés que suit un allegro moderniste. La Fantasia laisse le violon chanter une longue plainte. Le final est la partie la plus complexe, prémices de l’écriture schönbergienne qu’adoptera Klussmann dans les années 1950. Le quatuor Kuss et le pianiste Peter Nagy révèlent avec conviction ses deux œuvres enregistrées en première mondiale. En raison de son adhésion au parti nazi dès 1933 et de sa carrière dans l’administration musicale du IIIe Reich (il fut directeur de l’école de musique de Hambourg jusqu’en 1945) Ernst Gernot Klussmann ne connaîtra pas la notoriété qui aurait pu être la sienne à l’aune de ces deux opus. (Gérard Martin)

Ernst Gernot Klussmann (1901–1975) studied in Hamburg with Hermann Behn, the friend and patron of Gustav Mahler, Felix Woyrsch, and later with Joseph Haas in Munich. From 1925 he worked as a répétiteur in Bayreuth and held teaching positions in Cologne. In 1942, he was appointed director of the conservatory in Hamburg with the task of transforming it into a university of music, whose vice president he became at its foundation in 1950. Klussmann's career invites us to take a differentiated look at the biographies of musicians who were not persecuted or driven into exile during the Nazi era, and who were reproached for being followers after the war. In the late 1920s, Klussman’s music was criticized by the right-wing press as degenerate. The premiere of his 1 st Symphony in Dresden in 1933 by Bruno Walter did not take place due to Walter’s emigration. After the Gleichschaltung, Klussmann was part of the education system, without toeing the party line. In 2025, the Hamburg University of Music and Drama celebrates its 75th anniversary. Reason enough to commemorate Klussmann with a first monographic CD dedicated to two chamber music works from his early period. They impressively show Klussmann's development from late Romanticism to Expressionism, a process that he was to continue after the war by embracing Schönberg’s techniques of serial composition.