Alexandre Scriabine (1872-1915)
Extraits de "24 Préludes", op. 11
Extraits de "4 Préludes", op. 22
Prélude pour la main gauche en do dièse mineur, op. 9
2 Pièces, op. 57

Nikolai Medtner (1880-1951)
Sonata reminiscenza n° 1 en la mineur, extrait de "Mélodies oubliées", op. 38

Piotr Ilyitch Tchaikovski (1840-1893)
Autumn song, extrait de "Les Saisons", op. 37a

Serge Prokofiev (1891-1953)
Extraits de "10 Pièces de Roméo et Juliette", op. 75
Extraits de "4 Pièces", op. 32
Gavotte de la Symphonie n° 1, op. 125
Gavotte, extrait de "3 Pièces de Cendrillon", op. 95

Evgeni Koroliov, piano

Le 26e volume que l’éditeur allemand consacre à Koroliov réuni des enregistrements captés entre 1992 et 2022. Le contrôle du son, la rigueur que l’on reproche ou que l’on apprécie parfois dans les interprétations du pianiste notamment dans l’œuvre de Bach, disparaissent dès les premiers Préludes de Scriabine. C’est certes un art du chant contenu, mais une densité expressive s’impose dans ces lectures sans aucun pathos. Le toucher est magnifiquement timbré, délicat et narratif comme dans le célèbre et si difficile "Prélude pour la main gauche" op. 9. Des volutes sonores des "Caresses dansantes" de Scriabine au douloureusement pensif mois d’Octobre extrait des "Saisons" de Tchaikovski, l’auditeur est tout autant séduit par un jeu élégant, sans perte de tensions. Koroliov décomplexifie l’écriture de Medtner dans la "Sonate Réminiscence" de Medtner, compositeur que Rachmaninov estimait meilleur pianiste que lui-même ! On aurait peut-être aimé plus d’imagination et de puissance orchestrale dans les Pièces de "Roméo et Juliette", mais la maîtrise de l’espace sonore et des respirations impressionne. On comprend pourquoi tant de pianiste se revendiquent de l’enseignement du maître russe. (Jean Dandrésy)

The piece "October" from Tchaikovsky's "Seasons" op. 37 comes from an older recording by Evgeni Koroliov from 1992 (TACET 25). That was the time of the Yugoslav Wars and the collapse of the Soviet Union. I remember that Evgeni Koroliov, who was born in Moscow, spoke during a break in his gentle manner about how this music was for him a reminder of irretrievable times before the Russian revolution. 33 years later, Koroliov speaks as he did then, he has remained true to himself and his playing, the times are just as confused and uncertain. Even the sound is similar. Accordingly, the new recordings on this "Russian" CD are permeated by a similar longing for a better world, which never existed as beautifully as in this music. I am happy and grateful to have been able to accompany this quiet and expressive artist, who enriches the music world so lastingly, on TACET for such a long time. This is already his 26th recording on TACET and the second CD this year, the second of three!