Jan Ladislav Dussek (1760-1812)
Sonate en do majeur, op. 14 n° 1, C 71
Sonate en sol majeur, op. 14 n° 2, C 72
Sonate en fa majeur, op. 14 n° 3, C 73
Sonate pour le Clavecin ou le Forte-Piano en sol majeur, WoO, C 40

Petra Somlai, piano-forte
Bart van Oort, piano-forte

Né en République tchèque, passé par Paris où il fut admiré de la reine Marie-Antoinette, puis installé à Londres d’où il s’enfuit après la faillite de la maison d’édition dont il s’occupe, Dussek revient finir sa vie en France. Pianiste d’une excellente réputation, sa musique est admirée de Haydn (à qui il prête son piano à Londres) et de Beethoven. Les œuvres enregistrées sur ce disque datent de son installation en Angleterre, et ont été publiées avec accompagnement de violon ad libitum comme il était d’usage. Mais la richesse (et la difficulté) de la partie de piano en font de véritables Sonates pour piano. Elles sont enregistrées ici (sans violon) sur une copie d’un pianoforte viennois de Walter, qui sonne très bien et qui donne une idée de l’importance des progrès de la facture instrumentale pour le développement de ce répertoire. On admirera la diversité des formes avant que la Sonate ne soit canonisée au XIXème siècle : souvent deux mouvements seulement, parfois même sans mouvement lent. Dussek y expérimente beaucoup avec les sonorités et les harmonies. Sa musique fait penser à celle de son grand rival Clementi. Brilliant Classics a la bonne idée d’avoir entrepris une intégrale des Sonates pour piano, chaque volume étant confié à un ou des pianistes différents. Bart van Oort avait enregistré le premier volume de la série, c’est un fin connaisseur de ce répertoire et un excellent pianofortiste. Il partage ce disque avec son ancienne élève Petra Somlai, également une excellente musicienne. (Thomas Herreng)

An ‘illuminating’ series (Fanfare) reaches Volume 9, presenting the complete piano sonatas on instruments of the period. Dating from Dussek’s years in London, where he fled from the aftermath of the French Revolution, the trio of Op.14 sonatas (1791) belongs to the same genre of ‘accompanied sonatas’ as Opp. 9 and 10. Designed for performance by accomplished, aristocratic amateurs, these works have ad libitum violin parts, to be played (or not) by a gentleman, while a lady could amuse herself with the technically stiffer demands of the keyboard part. Indeed the violin parts filled in by Dussek are often so insubstantial that the works can in truth be considered keyboard sonatas, full of pianistic, brilliant, soloistic writing.The separate G major sonata was composed in 1788, while Dussek was still in Paris: a technically challenging and musically forward-looking work which already bears some of the early 19th-century impressionism that would become a feature of early 19th-century piano music in England. There are always surprises around the corner in these sonatas – harmonic twists, flourishes, sudden pools of pathos – but Dussek places them in the context of taut and familiar sonata forms: he takes the ear on strange journeys, but keeps the listener company while doing so. Bart van Oort is one of the Netherlands’ most renowned exponents of ‘historically informed’ performance of Classical-era keyboard repertoire, with a catalogue on Brilliant Classics that encompasses the complete piano music of Mozart (94198), many of Haydn’s sonatas (95298) and early Romantic repertoire by Chopin and John Field (92202), among others. He is joined here by the Hungarian-born pianist Petra Somlai, professor of fortepiano studies at the Royal Conservatory in Den Haag.