Dora Pejacevic (1885-1923)
Trio pour violon, violoncelle et piano en do majeur, op. 29
Sonate pour violoncelle et piano en mi mineur, op. 35

Christian Poltéra, violoncelle
Andrei Bielow, violon
Oliver Triendl, piano

Les pièces de charme auront fait sa notoriété, et c’est par elles que l’astre Pejacevic aura commencé à renaitre. Personne ne pouvait espérer alors que ces miniatures avaient fait oublier un œuvre considérable, mélodies, concertos, symphonie et surtout un corpus chambriste d’une qualité d’écriture, d’une inspiration qui n’auront pas attendu la maturité de leur auteur. Les deux opus réunis par Oliver Triendl et ses amis sont des œuvres de jeunesse : Pejacevic n’a pas vingt ans lorsqu’elle compose son éloquente Sonate pour violoncelle et à peine vingt-cinq lorsqu’elle entreprend le Trio. Dans ce dernier, tout les codes du postromantisme sont maitrisés, emportés par un discours fiévreux, une écriture suractive, une constante inspiration du jaillissement mélodique, les trois amis se régalant du lyrisme sans frein de cette musique comme débordée d’or et d’argent, merveille du genre qui ne pâlira pas face aux ombreux Trios de Brahms où aux imaginaires poétiques de ceux de Dvorak, dont il est assez proche. Ce sera encore le génie mélodique, l’opulence du discours qui vous saisiront dans la grande Sonate pour violoncelle magnifiée par l’archet de Christian Poltera : il fait chanter sa grande caisse dans cette partition audacieuse, où Pejacevic fait de l’instrument un personnage qu’il faut savoir incarner. Remarquable doublé, portrait de l’artiste en jeune-femme, on sait que les promesses entendues ici seront tenues… (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)