 Pas tout-à-fait aussi prolifique que Carl Czerny, Gaetano Donizetti, né la même année que Schubert et décédé à 51 ans à peine, composa toutefois 71 opéras, 13 symphonies, 18 quatuors, 3 quintettes, un concerto pour cor anglais, une sonate pour hautbois et piano, 28 cantates, et 115 autres compositions religieuses, sans compter un nombre important de pièces de salon… Disciple à Bergame de Mayr, puis à Bologne du Père Mattei, il bénéficia du mécénat d’Alessandro Bertoli, violoniste lui-même, qui l’introduisit à la connaissance des quatuors de Haydn, Beethoven, Mozart, Reicha, ou Mayseder. Donizetti italianise alors en quelque sorte la forme germanique d’un genre qui ne fit cependant guère florès au pays des Duchés transalpins. Après l’unification du Royaume d’Italie (17 mars 1861), seuls Pacini, pour six œuvres (1860-1863), Verdi, pour un exemplaire, et Puccini, I Crisantemi, se risquèrent notablement à cette forme. Le présent enregistrement, volume 2 d’une série annoncée, propose les quatuors n° 6, 7, 9, 10, 11, 12, composés entre 1817 et 1821. Le premier volume faisait découvrir les n° 4, 5, 8, 13, 14, 15, conçus entre 1818-1821. Il reste donc une autre série de six Quatuors à publier. Œuvres de charme, proposant de fréquentes réminiscences opératiques, les quatuors de Donizetti ne s’élèvent certes pas à la hauteur de leurs modèles germaniques, mais ils sont intelligemment conçus, proposent de charmants moments lyriques, un sens avisé du contrepoint comme dans la double fugue à quatre voix du mouvement final du 6e Quatuor. L’interprétation ensoleillée et raffinée du Quatuor Mitja (fondé en 2008) permet de passer un très agréable moment en compagnie de ces compositions dont la séduction est à découvrir largement et à apprécier sans modération ni tourments esthético-philosophiques. Et ce, en dépit de la vie tragique du compositeur… (Jacques-Philippe Saint-Gerand)  Saving the imagination. This was one of the secrets of good composition (“sparing the imagination and conducting a piece with a few ideas”) according to Donizetti. Indeed, this economy of invention proved especially eff ective in chamber music, particularly in its noblest formation: the string quartet. This second box marks a further step towards the recording of thecomplete opera released by the strings of the Mitja Quartet.
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