Christian Fink (1831-1911)
Sonate pour orgue n° 1 en sol mineur, op. 1
Sonate pour orgue n° 3 en ré mineur, op. 19
Sonate pour orgue n° 5 en mi mineur, op. 83
Fantaisie pour orgue sur "Ein feste Burg" en ré majeur, op. 23
Prélude choral "Schmücke dich, o liebe Seele" en mi majeur, op. 2 n° 3

Sören Gieseler, orgue
Hyelin Lee, orgue
Philipp Kaufmann, orgue
Lukas Nagel, orgue

Formé au clavier par son père, le compositeur et organiste Christian Fink déchiffre du Bach dès l'âge de 11 ans puis suit un cursus musical à Stuttgart, à Dresde puis au Séminaire d'Esslingen et au Conservatoire de Leipzig, deux institutions dans lesquelles il enseignera dès 1860 en tant que professeur de musique et organiste. Il occupe en complément la tribune de l'église locale. Son portrait montre un homme vieillissant qui ressemble de façon frappante à Brahms, barbe généreuse, air docte. Son œuvre est essentiellement dédiée à l'orgue (Sonates, Préludes, Fantaisies et préludes de chorales, Fugues et exercices divers) et à la voix (Psaumes, Motets…). Les Sonates évoquent celles de Mendelssohn. Son op. 1, salué par le jury du conservatoire montre un respect absolu de la forme, mêlant habilement la mélodie au contrepoint à la façon d'un Rheinberger en plus concis. Le final exubérant est bâti d'après un choral luthérien. Le choral varié de l'Andante inaugural de la Sonate op. 19 renvoie littéralement à l'écriture de Bach tandis que le crescendo arpégé de l'Allegro fermeza final est caractéristique de l'orgue romantique. Ambitieuse et pénétrante, la Sonate n° 5 s'affranchit elle de cet héritage pour lorgner vers les audaces harmoniques d'un Reger idem pour la Fantaisie sur "Ein' feste Burg" qui démontrent un véritable tempérament. Quatre excellents organistes pour ce programme et un orgue non moins remarquable, le Weigle de l'église protestante de Stuttgart-Gaisburg absolument idéal dans ce répertoire. On attend une suite. (Jérôme Angouillant)