Luigi Cherubini (1760-1842)
Franiska, opéra en 3 actes (version italienne)

Natalia Rubis, soprano
Krystian Adam, ténor
Katarzyna Belkius, soprano
Robert Gierlach, basse-baryton
Tomasz Rak, baryton
Justyna Olów, mezzo-soprano
Piotr Kalina, ténor
Poznanski Chór Kameralny
Orkiestra Filharmonii Poznanskiej
Lukasz Borowicz, direction

Une curiosité mais pas plus, écrit comme Lodoïska pour Paris sur un sujet polonais, Faniska montre Cherubini cédant à la mode de « l’opéra d’enlèvement », trouvant dans le livret sinistre mais diablement efficace de Sonnleithner, une prison rappelant celle de Fidelio et où Cherubini place tout son deuxième acte, y serrant les plus belles pages de son ouvrage. Là s’arrête le parallèle, la musique de Cherubini manque sensiblement d’intensité dramatique si on la compare à celle d’un de ses autres opéras d’enlèvement, « Elisa ou le voyage aux glaciers du Mont St. Bernard », l’orchestre n’est guère inventif, surtout dans la lecture éteinte qu’en donne un Lukasz Borowic méconnaissable à la tête des forces de Poznan, peu aidé par une distribution sous dimensionnée face aux exigence des rôles : la Faniska de Natalia Rubis est bien pâle à l’image de ses comprimari dont seul se détache le noir Zamoski de Robert Gerlach. Bémol supplémentaire, on nous livre en place de version originale française la mouture italienne, raison de plus pour peut-être attendre. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

L’action de cet opéra « à sauvetage » se situant en Pologne, le Festival Beethoven de Varsovie a eu l’excellente idée de le programmer en octobre 2020, de manière à le mettre en correspondance avec Fidelio. L’œuvre, sur un livret du même Sonnleithner, d’après "Les mines de Pologne" de Pixérécourt, a été créée à Vienne en 1806, où le compositeur avait assisté à une représentation des exploits de la fidèle Léonore. Mais, déjà en 1791 à Paris, avec Lodoïska, Cherubini avait connu le succès en traitant une intrigue similaire. Alors que les écoles nationales commencent à s’affirmer, on sait ce musicien à cheval sur plusieurs cultures. Il l’est également sur plusieurs époques contrastées. Présenté à Marie-Antoinette en 1785, il connaitra bientôt la Révolution et deviendra Surintendant de la Musique du Roi après la Restauration tout en ayant bénéficié d’honneurs sous l’Empire. Cela s’entend dans sa musique : si certains archaïsmes renvoient à l’Ancien Régime, des recherches de sonorités et d’expressivité débouchent sur d’authentiques trouvailles, saluées par les contemporains. C’est assurément le cas ici, avec de beaux airs héroïques, bien servis par des voix gracieuses, quand l’orchestre lui-même ne nous propose pas ses sombres beautés. Une publication des plus opportune qui méritait bien la luxueuse présentation qu’en propose Dux. (Alain Monnier)

Few composers enjoyed such a high esteem during their lifetime as the Italian composer Luigi Cherubini (1760–1842). In 1786, he moved to Paris to pursue his career and shortly afterwards became one of the most influential personalities of the French musical life. His operatic works quickly garnered recognition of the audience, which was due to their outstanding musical qualities and engrossing drama. We cordially invite you to listen to the album containing a concert recording of today’s somewhat forgotten opera Faniska by Cherubini. The material was recorded during last year’s Ludwig van Beethoven Easter Festival.