 Presque inconnu il y a encore 20 ans là où il exerça ses talents, Sperberg y a aujourd'hui sa rue, sa statue ; une école de musique porte son nom. Le plus grand contrebassiste du XVIIIe siècle fut un compositeur prolixe : on lui doit 30 concertos, 45 symphonies, des pièces pour piano, pour vents, de la musique de chambre, des œuvres vocales. Mais beaucoup reste inexploré : la symphonie n° 15 a attendu 239 ans pour être jouée et enregistrée, le concerto n° 8 dormait depuis 234 ans. Son idiome musical est très proche de celui de Haydn. Les oeuvres proposées ici, très bien construites, se caractérisent par la variété et la fraîcheur des « paysages sonores» qu’elles offrent : on trouve dans la symphonie de délicieux moments de dialogue bucolique entre flûtes et cordes évoquant les chants d’oiseaux, une succession de tableaux dans lesquels de délicats et subtils équilibres entre cuivres, vents et cordes s’instaurent : c'est très pictural. La virtuosité est au service de la légèreté, l’espièglerie se glisse dans les détails, c'est insouciant mais pétillant d'invention. Dans les concertos, les solos tirent parti de toutes les ressources de la contrebasse exploitée du plus grave à son extrême aigu, et qui se montre tantôt douce, tantôt vibrionnante et rauque (1er mouvement du concerto n° 1). Le largo réussit à allier élégance et profondeur et sa fin est d’une modernité surprenante : on dirait qu’une suite pour contrebasse seule va commencer en exploitant les cordes à vide. L’instrument est franchement lyrique dans l’adagio du n° 8, dansant dans le finale où il accélère dans une virtuosité époustouflante. Intrprétation pleinement engagée, inspirée, enthousiasmante de bout en bout. (Bertrand Abraham)  Johann Matthias Sperger, the standout double bassist among the leading forces of the Viennese School in Germany, honored his instrument with greater virtuosity and more compositional versatility than any other composer. This fact is documented by his eighteen double bass concertos, all of which have come down to us in the autographic scores and in some cases in the parts and are available for consultation in the Schwerin Library. On Vol. 2, which features Concertos Nos. 1 and 8, Sperger once again gives the double bass the solo space it needs to display its song qualities, often with extremely striking and exceptional themes. And as already on Vol. 1, our soloist Roman Patkoló "does complete justice to what are sometimes the breakneck demands of the concertos" (klassik-heute.com of Vol. 1). The CD also includes Sperger’s Symphony No. 15, a work that has a tonal language very close to that of Haydn – and that here is being performed and recorded on CD for the first time, 239 years after its composition.

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