Edvard Grieg (1843-1907)
Extraits de "Pièces Lyriques", op. 12
Extraits de "Pièces Lyriques", op. 38
Extraits de "Pièces Lyriques", op. 43
Extraits de "Pièces Lyriques", op. 54
Extraits de "Pièces Lyriques", op. 57
"Vision" en la majeur, op. 62 n° 5
"Jour de noces à Troldhaugen" en ré majeur, op. 65 n° 6
"Soir dans les montagnes" en mi mineur, op. 68 n° 4
Extraits de "Pièces Lyriques", op. 71

Claude Debussy (1862-1918)
Extraits de "Préludes, Livre II"

Sviatoslav Richter, piano

Ce programme est extrait de deux concerts du pianiste russe, captés respectivement en janvier 1993, à Cosenza, en Italie puis à Kozani, en Grèce en octobre de la même année. Nombreux sont les extraits des Préludes de Debussy qui parcourent la discographie de Richter. En revanche, les extraits des Pièces lyriques sont assez rares. Ils furent captés lors de plusieurs récitals entre les années 1993 et 1994. Ici, un soin tout particulier a été réservé au nettoyage des bandes : la sonorité est d’une clarté remarquable et l’on entre progressivement dans la dimension narrative de l’interprétation du pianiste. Dans Grieg, Richter s’approprie à la fois la dimension rêveuse, sinon le songe et parfois la volubilité de ces miniatures. Il joue pour lui-même, resserre et élargit l’espace. On perçoit la présence du public littéralement fasciné par cette recréation si libre de l’espace. Une liberté non point pour le contrôle du timbre comme chez Emil Gilels, l’autre immense et incontournable interprète russe de la musique de Grieg, mais pour un imaginaire qui n’appuie jamais les rythmes de danses. Chez Richter, c’est la suggestion qui prime, l’atmosphère de l’instant. On aurait ainsi imaginé certaines pages plus « explosives » comme ce Jour de Noces à Troldhaugen. Et pourtant… Quelle efficacité dans la sobriété d’un jeu dont chaque note paraît essentielle ! Il en va de même des Six Préludes de Debussy. Aux antipodes de la lecture d’un Michelangeli, par exemple, ces pages ne sont qu’effets de timbres comme improvisés et dont les harmoniques sont miraculeusement dirigées dans l’acoustique des lieux avec une emphase qui déroute comme dans la Puerta del Vino. Deux récitals hors normes d’un pianiste hors normes… (Jean Dandrésy)

It is impossible to talk about Sviatoslav Richter and his mastery of the piano in normal terms of speech. Each time an arride on him comes out, it is liberally dotted with superlatives, reminiscent of an ecclesiastical way of speech fathered by the church and which now seems to be going out of fashion. Both critics and concert-goers associate Richter's name with expressions of wonder and enthusiasm. It would therefore seem that Richter appeals to the soul of his listeners rather than to their intellect.