Jean-Baptiste Lully (1632-1687)
Bois épais, extrait de "Amadis", LWV 63
Il faut passer tôt ou tard, extrait de "Alceste", LWV 50

Robert Schumann (1810-1856)
Du bist wie eine Blume, op. 25/24
Ich grolle nicht, op. 48/7

Johannes Brahms (1833-1897)
Heimweh II, op. 63/8
Vergeblisches Ständchen, op. 84/4

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Per questa bella mano, K 612

Maurice Ravel (1875-1937)
Don Quichotte à Dulcinée

Arrigo Boito (1842-1918)
Ecco il mondo, extrait de "Mefistofele"

Giuseppe Verdi (1813-1901)
O tu Palermo, extrait de "I Vespri Siciliani"
Il lacerato spirito, extrait de "Simon Boccanegra"

Gioacchino Rossini (1792-1868)
La calunnia è un venticello, extrait de "Il Barbiere di Siviglia"
La femmine d'Italia, extrait de "L'Italiana in Algeri"

Antonio Carlos Gomes (1836-1896)
Di sposo, di padre, extrait de "Salvator Rosa"

Cesare Siepi, basse
Leo Taubmann, piano

L’année du bicentenaire de la naissance de Mozart, Cesare Siepi (1923-2010) chante au festival de Salzbourg dans la production du "Don Giovanni" dirigé par Dimitri Mitropoulos. En marge de cette représentation, la basse italienne, donne un récital de lieder et d’airs d’opéras, accompagné par le remarquable pianiste Léo Taubmann. C’est ce récital du 27 juillet 1956 qui nous est proposé par Orféo dans la collection "Festspiel Dokument". Et quel récital ! Cesarer Siepi, considéré à juste titre comme la plus grande basse du XXème siècle, révèle dans trois langues (français, allemand, italien) les qualités, non seulement d’un chanteur avec une tessiture chaude et profonde, mais aussi une diction d’une maîtrise parfaite quelle que soit la langue du lied. L’extrait d’"Alceste" de Lully, plein de vigueur est un festival de nuances. La "chanson à boire" de Ravel est irrésistible d’allant et d’humour. Mais c’est tout particulièrement dans les deux airs d’opéra de Verdi, "O tu Palermo" des "Vêpres siciliennes" et "Il lacerato spirito" de "Simon Boccanegra", que nous retrouvons le sens inné du drame de Siepi, avec des accents déchirants. L’air de "la calomnie" du "Barbier de Séville" de Rossini, d’une vélocité mesurée et qui montre la couleur véritablement satinée de sa voix, déchaîne les applaudissements nourris du public de Salzbourg ce soir-là. Inoubliable. (Dominique Gérard)