Alexander Ernst Fesca (1820-1849)
Trio pour piano n° 1 en si bémol majeur, op. 11
Trio pour piano n° 6 en fa majeur, op. 54

Paian Trio

Ilian Garnetz, violon
Marin Smesnoi, violoncelle
Alexandra Neumann, piano

Fils de Frédéric Ernst Fesca (1789-1826), Alexander Ernst Fesca fait partie de ces compositeurs prometteurs du XIXe siècle dont la Grande Faucheuse s’appropria les talents avant même le trentième anniversaire (1820-1849). Né à Karlsruhe, le jeune Alexander y fait ses débuts à onze ans comme pianiste, puis diplômé de l’Académie des Arts de Berlin en composition (1834), il acquiert notoriété avec le succès de ses opéras "Die Franzosen in Spanien" (1841) et "Il Trovatore" (1847). Une maladie pulmonaire l’emporte à Brunswick à l’aube de son vingt-neuvième anniversaire. Élève de Taubert (1811-1891) et ami de Litolff (1818-1891), Fesca laisse un catalogue essentiellement de musique de chambre : Fantaisies pour le piano sur Don Juan de Mozart et le Freischütz de Weber, Sextuor avec piano, six Trios — dont deux sont ici enregistrés — et deux Quatuors également avec piano ainsi que deux Grands Septuors dans lesquels le clavier se taille toujours la part du lion. Dans ses six Trios, Fesca adhère au format quadripartite : Allegro, Andante, Scherzo, Allegro. Le premier, composé en 1840, se signale par son élégance mélodique soutenue par une solide architecture classique ; son Scherzo est plutôt d’une humeur d’Intermezzo tandis que son mouvement final mêle des thèmes des premier et second mouvements jusqu’à une conclusion pleine de surprises. L’ultime Trio, daté de 1848, et dédié à Litolff, porte encore plus l’empreinte de Beethoven et notamment de son Opus 97, L’Archiduc. Une large introduction aux allures de marche funèbre héroïque précède un Allegro con spirito particulièrement enlevé. L’Andante cantabile qui suit reprend les rythmes pointés de l’introduction cependant que le Scherzo fait entendre une suggestive valse élégiaque. Le Finale, con spririto, donne enfin toute son ampleur à un séduisant perpetuum mobile. Les membres du Trio Païan confèrent toute sa verve à ces musiques oubliées qui méritent réelle re(con)naissance. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)

Neither Friedrich nor Alexander Fesca lived to an old age. The father reached 39, while his son barely made it to 29. Yet, in the short years they had, both made significant contributions, particularly in the field of chamber music, both in terms of quantity and quality. While Friedrich earned his reputation primarily through his excellent string quartets, Alexander became known for his numerous works for piano and small ensemble. Among these are the six trios that Trio Paian recorded for cpo – lyrical creations that flirt with the stylistic elements of Romanticism, full of beautiful melodies, spiced with a hint of folk influences, and overall so successful that, during their composer’s lifetime, they likely held great appeal for the growing number of amateur musicians. Many tender bonds were likely formed as these works were played in salons.