Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Fantaisie et Fugue chromatique en ré mineur, BWV 903
Suite française pour clavier n° 5 en sol majeur, BWV 816
Concerto pour clavecin seul n° 9 en sol majeur, BWV 980

Domenico Scarlatti (1685-1757)
Sonate pour clavecin en fa mineur, K 519, L 475
Sonate pour clavecin en fa mineur, K 19, L 383
Sonate pour clavecin en ré majeur, K 278, L S15
Sonate pour clavecin en sol majeur, K 375, L 389
Sonate pour clavecin en sol mineur, K 8, L 488
Sonate pour clavecin en si bémol majeur, K 70, L 50
Sonate pour clavecin en ré mineur, K 1, L 366
Sonate pour clavecin en sol majeur, K 63, L 84 "Capriccio"
Sonate pour clavecin en do majeur, K 406, L 5
Sonate pour clavecin en do mineur, K 11, L 352

Manuel de Falla (1876-1946)
Concerto pour clavecin, flûte, hautbois, clarinette, violon et violoncelle, G. 71

Viktor Kalabis (1923-2006)
6 Invention canoniques pour 2 voix, op. 20

Francis Poulenc (1899-1963)
Concerto pour clavecin, "Concert champêtre

Jan Rychlík
Hommaggi gravicembalistici pour clavecin

Bohuslav Martinu (1890-1959)
Concerto pour clavecin, H. 246

Zuzanna Ruzickova (clavecin)
Frantisek Cech (flûte)
Jaroslav Chvapil (hautbois)
Lubomir Novosad (violon)
Karel Vik (violoncelle)
Karel Dlouhy (clarinette)
Orchestre Philharmonique Tchèque
Kurt Sanderling, direction
Orchestre de Chambre Philharmonique
Václav Neumann, direction

Elle aura gravé avec une autorité surprenante tout l’œuvre de clavecin de Bach pour Erato, première mondiale alors, et sur les clavecins que l’on jouait au tournant 1960/1970, instruments modernes assez loin des copies de clavecins historiques qui allaient fleurir au nouveau printemps du baroque. Peu importe, le Bach de Zuzana Ruzickova, projeté, ardent, vif, en tempos serrés et en polyphonies fulgurantes sera inoxydable, et diablement moderne, un Bach encore pour nos jours comme l’illustrent la Fantaisie Chromatique, la 5e Suite française ou le Concerto en sol majeur, tirés d’un album tardif (1990) pour Supraphon. Les doigts sont toujours d’acier, l’art altier, ce Bach ne sourit pas mais fulgure. Une tout autre détente envahi le bouquet de Sonates de Scarlatti enregistré en 1976, cette vivacité derrière une certaine hauteur, ces couleurs malgré la ferraille, la danse et le chant ensemble montrenty un autre visage que celui, sévère, dont elle nous avait habitué. Le giocoso sera solaire pour une Concerto de Falla simplement historique (et méconnu), le geste empli de panache et teinté d’humour pour un superbe Concert champêtre animé avec art par Kurt Sanderling. Au fond, cet art qu’on croit volontiers intransigeant est bien plus divers, c’est l’enseignement de cet album qui aligne des raretés pas reparues depuis le microsillon, comme les "Hommaggi" de Ryckhlik ou les "Sei invenzioni" de Viktor Kalabis, son mari à la ville, deux opus écrits pour elle, contrairement au Concerto de Martinu, ce petit bijou néobaroque dédié à Marcelle de Lacour, dans lequel elle se glisse avec esprit, virtuose impeccable qui sait sourire dans le petit orchestre d’épices que lui règle Vaclav Neumann. Elle lui donnera une seconde chance, le réinscrivant au répertoire dont il avait disparu. Pourquoi pas un second volume d’hommage ? Il y a de quoi, d’autres Concertos de Bach et ceux de Benda, du Couperin, du Haendel, du Purcell même. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)