Un événement discographique, les célèbres Illuminations de Britten enregistrées ici pour la toute première fois par une soprano française en la personne de l’excellente Sandrine Piau, incluant 3 mélodies jamais publiées ! Cinq autres premières mondiales complètent ce disque d’exception, dont notamment le Concerto pour clarinette, écrit pour Benny Goodman et jamais fini jusqu’à ce que Colin Matthews l’achève et l’édite pour la toute première fois en 1990.  Qui dit Illuminations, qui dit Britten dit : ténor, peut-être parce qu’elles sont groupées en général avec la Sérénade pour ténor, cor et cordes ; de fait, bien qu’elles aient été créées par Sophie Wyss, la référence reste, en dépit de, - par exemple - Felicity Lott, Peter Pears. L’original est qu’on découvre trois pièces inédites : Phrase, Aube et À une raison dont Colin Matthews a assuré l’orchestration, tout comme il apportait les touches nécessaires aux œuvres inachevées qu’on trouve ici : le concerto pour clarinette destiné à BennyGoodman, la pièce pour cors et cordes dédiée à la mémoire de Dennis Brain, les Variations pour piano solo ou le Fragment sans titre. Le leit-motiv de Rimbaud « J’ai seul la clef de cette parade sauvage » pourrait servir d’exergue à la série d’illustrations musicales apportées à sa poésie : fiévreuse est la musique, emportée, sur des ostinati de cordes qui doublent le rythme, servie par la voix linéaire, d’une froide et impitoyable pureté de Sandrine Piau, parfaitement adaptée aux élans incisifs qui s’ornent soudain de chromatismes et d’arabesques inattendues. (Danielle Porte)

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