 Ce disque rassemble trois œuvres relativement disparates du compositeur polonais Krzysztof Penderecki, envers lequel le label Dux s’engage énormément. Tout d’abord, deux pages superbes, Capriccio et De natura sonoris II, déjà enregistrées dans les années 1970 par le compositeur pour Emi. La violoniste Patrycja Piekutowska enthousiasme constamment (Capriccio) par son jeu superbement engagé et sa constante plénitude sonore – voilà une découverte magnifique, vite, que nous entendions cette musicienne en France ! De Natura sonoris II, qui demeure l’une des pages orchestrales les plus convaincantes du compositeur polonais, trouve ici également une belle interprétation, pleine de frémissements. En revanche, le Concerto pour piano en trois parties « Résurrection », qui date de 2001-2002, déçoit : la volonté d’un plus grand classicisme de la part de l’auteur ne peut ici pallier un certain manque d’inspiration, comme si les influences les plus diverses n’étaient jamais assimilés (Bartók, Stravinski notamment). Sans doute s’agit-il d’un vrai pastiche de concerto classico-romantique-début XXème siècle. La partie pianistique, assez ingrate, est pourtant servie avec art par Beata Bilinska, et tout au long de ce disque, l’Orchestre Symphonique de la Radio Nationale Polonaise de Katowice s’affirme aussi comme l’un des meilleurs orchestres de Pologne, notamment grâce au travail d’Antoni Wit : homogénéité, virtuosité instrumentale, souplesse et fluidité, tout y est, comme les couleurs, légèrement « métalliques », et toujours fines (Concerto pour piano où l’orchestration est lègère), comme aiguisées par le froid. (Pierre-Yves Lascar)

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