Agon... En grec, concours, mais aussi lutte, combat. Dernière œuvre majeure de Stravinski, aboutissement de sa production destinée au ballet, difficile de l'aborder sans être intimidé par cette abstraction, cette économie de moyens, sans être fasciné par la suprême liberté du compositeur qui parachève son œuvre. / Créé en 1957 par le New York City Ballet dans la chorégraphie de Georges Balachine, Agon est une page blanche (une énigme ?) offerte aux interprètes par le compositeur qui n'indique que le nombre de danseurs (quatre hommes, huit femmes), leurs postures au début et à la fin de l'œuvre. / Rosbaud à la tête de son orchestre de Baden Baden nous propose une solution à l'énigme, en jouant la carte de l'abstraction, avec une direction décantée, résolument verticale, dans des tempi rapides, un style proche de celui du compositeur lorsqu'il dirigeait ses propres œuvres, mais ce n'est pas une surprise de la part d'un chef aussi investi dans la musique de son temps. Cette bande, écoutée à plusieurs reprises fascine par les combinaisons de textures (acidité des cordes, stridence des vents, cuivres tantôt gras, tantôt secs) d'une précision et d'une justesse implacable. Merci à Wergo de nous rendre cette interprétation appréciée par le compositeur. Comme toujours avec ce label, le travail éditorial est exemplaire, la bande est restaurée dans les limites du possible, et un texte de présentation offre une passionnante analyse de l'œuvre. (Olivier Gutierrez) With “studio reihe neuer musik”, WERGO created a trademark of advanced contemporary music in the Sixties of the past century already. On the occasion of its 50th anniversary, WERGO now releases these highlights of 20th-century music history in an excellent sound quality on CD for the first time. “studio reihe” now continues with a work by Igor Stravinsky: Stravinsky's last ballet composition “Agon. Ballet for Twelve Dancers” was written over a period of three years (1954–1957). During that time, he used various composition methods: As a result, modal and serial techniques are interwoven in a unique way. Stravinsky evidently based the construction of his work on a French dance textbook from the mid-17th century. In addition, according to its formal structure, “Agon” is a suite which, in its outward semblance, also follows an example from the 17th century. The choreographic content of the piece is both timeless and lacking in substance: For Stravinsky composed his work without any thought of décor or scenery. No specific musical or choreographic intention was to be pursued; the visual performance was to be left entirely to the interpretation of the choreographer.
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