Brahms Intégrale des sonates pour violon Kurganov Finehouse - HC22081

À l’origine de ce disque, un projet d’envergure : rejouer les trois sonates de Brahms dans les conditions de l’époque. Rien de bien nouveau direz-vous ? Un soin particulier a été pris à tous les stades du projet, à un niveau rarement atteint. Le but était de comprendre pourquoi Brahms écrivait de telle ou telle manière, non pas guidé par un absolu, mais par la connaissance intime qu’il avait — non pas du piano, mais des pianos, en tant qu’outils ayant chacun des caractères différents, l’utilisation de tel ou tel instrument ayant nécessairement influé sur sa manière d’écrire. Deux pianos ont été utilisés, pour s’accorder aux différences entre les deux premières sonates et la troisième. Le premier est un Streicher 1868, semblable à celui que possédait Brahms les 25 dernières années de sa vie, un instrument au timbre clair et rond. Le second, un Chickering & Son de Boston, en bois de rose, entièrement restauré, beaucoupplus moderne que la plupart des instruments de l’époque, d’une sonorité d’une grande subtilité. Le violon est un Guarneri, plus précisément de Giuseppe Guarneri, un des deux frèresde la génération médiane, monté avec des cordes en boyau de chèvre issue d’une des dernières maisons italiennes proposant ces cordes traditionnelles, Aquila Corde. La techniquehistorique de fabrication a été redécouverte en 2018, et peaufinée par des moyens modernes. Il résulte de l’utilisation de ces cordes un son riche et coloré, aisément perceptibleà l’enregistrement. Un passionnant livret (en anglais) précise un certain nombre de détails techniques. Et il ne faut évidemment pas oublier l’essentiel : à côté de ce passionnant défi musicologique brillamment relevé, on tient avec un magnifique enregistrement de trois merveilleuses sonates d’un des plus grands génies de la musique romantique. (Walter Appel)