Serge Prokofiev (1891-1953)
Sonate pour violon et piano n° 1 en fa mineur, op. 80
Sonate pour violon et piano n° 2 en ré majeur, op. 94a
Sonate pour violon seul en ré majeur, op. 115
Cinq Mélodies, op. 35a
Cinq Pièces de "Cendrillon"

Thomas Albertus Irnberger, violon
Michael Korstick, piano

Rien dans l’œuvre de Prokofiev, ne se contraste autant, relevant de la même formation instrumentale, que les deux Sonates pour violon et piano. La Première, que Prokofiev complétera après avoir achevée la Seconde, sinistre, ardue, moderniste - on peine à croire qu’elle obtiendra le Prix Staline en 1947- est littéralement un Requiem pour les morts du conflit mondial et une série d’images du champ de bataille, charniers y compris. Michael Korstick infuse du poison dans son piano, l’archet de Thomas Albertus Irnberger grince et supplie, quelle lecture ! C’est pourtant par la joueuse Seconde Sonate (une version pour flute existe aussi), avec son giocoso plein d’oiseaux et de chats un peu Stravinski (le Scherzo), que ce parfait attelage ouvre l’album. Comme cela fuse et rêve, se moque et s’ébroue, le violon envolant ses traits sur le clavier alerte, merveille qui se prolonge dans les Cinq Mélodies composées à l’origine pour Nina Koschitz et dans les pièces tirées de Cendrillon, archet qui dit ou danse, piano de paysages et de suggestions, tous deux joints dans un ballet d’émotions. Thomas Albertus Irnberger ajoute la tardive Sonate pour violon seul écrite également pour David Oistrakh, son Moderato alla Bach, son Andante en forme de romance, son Con brio savoureux, et une pensée me vient. Maintenant qu’il a trouvé en Michael Korstick un pianiste digne de succéder à Jörg Demus et Paul Badura-Skoda qui l’avaient adoubé jeune homme, il ne doit plus hésiter : les Sonates et les Rapsodies de Bartók, tout l’œuvre violon et piano de Stravinski ou de Szymanowski sont pour eux. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Thomas Albertus Irnberger, the Salzburg violinist, who performs worldwide, and Michael Korstick, piano, internationally known for his Beethoven interpretations, release works by Sergei Prokofiev for violin and piano on this double SACD. With unmatched precision in ensemble play and critically acclaimed virtuosity, the performers present the two sonatas for violin and piano, Op. 80 and Op. 94a, the “Five Melodies, Op. 35a” and “Five Pieces from Cinderella”. Also included on this recording is the Sonata for Violin solo, Op. 115. Irnberger dedicates this recording to Igor Oistrakh, who was born in Ukraine and died in 2021, from whom he received important impulses for his own playing, and whose father David Oistrakh was one of the most important Prokofiev interpreters and friends of the composer