Hector Berlioz (1803-69)
Roméo et Juliette, op. 17

Brigitte Fassbaender, mezzo
Nicolai Gedda, ténor
John Shirley-Quirk, basse
ORF-Chor
ORF-Symphonieorchester
Lamberto Gardelli, direction

Parmi la floppée d’enregistrements signé par Orfeo durant les années 1980, le Roméo et Juliette de Lamberto Gardelli fit exception : d’abord par sa localisation viennoise, ensuite par le choix d’un répertoire que le label munichois n’illustra guère. Mais Lamberto Gardelli, à qui l’on proposa de graver des compositeurs italiens, voulu absolument enregistrer le chef d’œuvre de Berlioz. Le projet aurait du aboutir à Munich, alors même que Gardelli occupait la fonction de premier chef de l’Orchestre de la Radio, mais fut transporté à Vienne, et porté par une distribution qui continue à en faire tout le prix : Brigitte Fassbaender (quelles Strophes !) Nicolai Gedda, John Shirley-Quirk au sommet de leur art respectif participent par la beauté de leur chant à l’éclairage très sombre que porte ici le chef italien. Un refus du spectaculaire, une attention particulière au récit dramatique imaginé par Berlioz, un soin méticuleux apporté aux audaces d’écriture achèvent de faire de cette version longtemps tenue pour marginale malgré même l’excellence d’un chœur qui a audiblement travaillé son français, mieux qu’un outsider, un vrai challenger a des gravures plus célèbres ? Lamberto Gardelli capture la poésie de cette œuvre hybride en se gardant bien de la tirer vers l’opéra. Ce n’est pas rien. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)