Ludwig van Beethoven (1770-1827)
"Egmont", op. 84, musique pour la pièce homonyme de Goethe
La Victoire de Wellington, op. 91
Ouverture "Coriolan", op. 62
Ouverture "Zur Namensfeier", op. 115
Ouverture "Die Weihe des Hauses", op. 124

Raffaela Lintl, soprano
Frederic Böhle, récitant
Cappella Aquileia
Marcus Bosch, direction

Soulignons tout d’abord la qualité de la prise de son en Super Audio CD. Elle spatialise remarquablement les pupitres, notamment dans la musique de scène d’Egmont. Le drame de Goethe fait intervenir une soprano et un récitant et la célèbre ouverture n’est que le premier numéro d’une importante musique de scène. La tragédie prend pour sujet l’histoire du premier nationaliste des Pays-Bas, Lamoral, Comte d’Egmont (1522-1568) qui participa au soulèvement des Flandres contre l’Espagne et mourut décapité. Beethoven mit en valeur les thèmes au centre de ses préoccupations : la liberté et par conséquent la condamnation de toute forme de tyrannie, mais aussi la valeur du héros se battant pour la justice, l’idéal de la Révolution française. Marcus Bosch préserve les tensions rythmiques, la variété des couleurs. Coriolan s’inscrit dans cette veine libératoire et l’interprétation est d’un classicisme qui interdit toute boursouflure. Les deux autres ouvertures, plus rarement entendues, mettent en valeur les timbres de l’orchestre. Il y a beaucoup de vie et une densité expressive qui demeure toujours incisive sans être sèche. On s’amuse aussi des timbres et rythmes si militaires de la Victoire de Wellington dont les effets stéréophoniques sont admirablement rendus, aussi bien dans les cuivres que les canonnades. Celles-ci placent l’auditeur sur le champ de bataille des guerres napoléoniennes. (Jean Dandrésy)

The compositions on this CD, broadly considered, are connected with Beethoven’s efforts on behalf of the theater, and they also attest to his desire to compose for the larger public without having to lower his standards. The center here is formed by his music for Goethe’s Egmont. The Dutch Count Egmont failed in his resistance against the tyrannous rule of the Duke of Alba and was executed. The decisive factor in Beethoven’s choice of this subject must have been that Goethe himself assigned a dramaturgically important role to music above all at the end of his play, and in his composition Beethoven followed these pretextual givens to the letter. When Egmont, in prison prior to his execution, sees the vision of his beloved Klärchen as the personification of liberty, then Egmont’s words and the musically designed vision join together in a melodrama. The CD also includes three overtures and Wellington’s Victory, in which Beethoven combines the older tradition of the »battaglia,« the musical depiction of a battle, with victory pathos. Its effect lies not so much in the masterful treatment of the musical material itself as in the development of a spatial dimension for a realistic battle scene and in the big sound overpowering the listener, in short: in its theatrical character. During Beethoven’s lifetime it was his most successful composition.