Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Suite pour violoncelle n° 1 en sol majeur, BWV 1007
Suite pour violoncelle n° 2 en ré mineur, BWV 1008
Suite pour violoncelle n° 3 en do majeur, BWV 1009
Suite pour violoncelle n° 4 en mi bémol majeur, BWV 1010
Suite pour violoncelle n° 5 en do mineur, BWV 1011
Suite pour violoncelle n° 6 en ré majeur, BWV 1012

Pablo de Naveran, violoncelle

Trois disques ! Pablo de Naveran entend ses Suites de Bach loin des interprétations historiquement informées (quoi que, j’y viendrais), et d’ailleurs loin aussi des ardeurs que Pau Casals y délivrait. Pas de danse marquée, mais des méditations, des tempos larges qui montrent son art de chanter, sa maitrise du legato, la pure beauté de sa sonorité surtout qui ignore tout narcissisme, va chercher la profondeur de l’émotion dans l’empoignement des cordes. Cette manière à revers de tant de versions récentes des Suites pourra surprendre, elle semble venir d’un autre âge, comme si le violoncelliste basque de naissance, mais issu de la classe de Philippe Muller au CNSM, voyait le corpus d’en amont. La noblesse des phrasés, l’élégance du jeu polyphonique font penser plus à l’apogée de la viole de gambe qu’à la naissance du violoncelle, ce qu’un archet diseur souligne encore. S’il préfère aux danses des idées de danse, le jeune-homme phrase avec un art confondant, sa grande caisse parle, une fois commencée, l’écoute ne peut cesser : Ah oui ! il vous emporte dans son monde, et parvenu aux dernières notes de la Gigue de la Sixième Suite je sais quel voyage m’a été offert, si différent de tant d’autres. Cette intégrale singulière se mérite, elle révèle un maitre de son instrument et force à entendre différemment, comme sous un autre angle, un corpus dont la discographie ne cesse de s’étoffer. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)