 Tom Foster fait jubiler son orgue positif dans la Sinfonia qui ouvre la Cantate BWV 169, le ton est donné, ce disque Bach, pour religieux qu’il soit, sera une fête, dans les termes habituels d’Arcangelo et de Jonathan Cohen. Vêture légère, rythmes vifs, tempos prestes, et surtout partout de la lumière chez Bach, dont les deux cantates choisies sont positives de notes et de textes, offrandes sereines, mais jusque dans le Klag Lied de Buxtehude que la belle bande intercale au milieu de l’album, le faisant précéder de "Erbarme dich mein, o Herre Gott" de Schütz. Héros du projet, la voix dellerienne de Iestyn Davies, allemand exotique, aigu de nacre, espressivo maniériste, on est loin de Leipzig, tout cela confine à un esprit plus catholique que réformé. Mais j’admire l’art, la délicatesse assumée, le ton singulier de l’ensemble jusque lorsque le rejoignent ses amis pour le choral final de la Cantate BWVV 169. Contre toute attente il sonnera moins exotique chez Schütz, et se montrera inspiré par le Klag-Lied, lui évitant tout piétisme. Disque atypique dans ce répertoire et donc d’autant plus attachant. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  C'est un jeune ensemble baroque anglais, Arcangelo, qui sous la direction de son chef Jonathan Cohen nous livre sous le label hyperion, cet enregistrement de deux Cantates pour voix d'alto de Johann Sebastian Bach, encadrant un Psaume de Heinrich Schütz et l'émouvant "Klag Lied" (Chant de deuil) écrit par Buxtehude à l'occasion du décès de son père. Les quelques Cantates pour voix solistes (le plus souvent celle d'alto) constituent des exceptions au sein de la profuse production (autour de 180 pièces) de ces compositions écrites pour le culte luthérien à St Thomas de Leipzig. Celles qui sont données ici offrent une autre particularité dans le genre, elles contiennent des parties développées d'orgue concertant au sein des Sinfonia qui ouvrent la Cantate "Gott soll allein meine Herze haben" BWV 169 et les deux parties de la Cantate "Geist und Seele wird verwirret" BWV 35. La vivacité toute vivaldienne de ces quasi mouvements de concertos anime d'un caractère stimulant ces oeuvres et il convient de saluer la fine et précise digitalité de Tom Foster sur son petit positif aux sonorités claires avec juste un zest d'acidité bienvenue. Iestin Davies, le contreténor qui chante arias et récitatifs possède un timbre lisse, d'une grande souplesse, dont la tessiture est proche de l'alto féminin, son émission vocale lui permet de se mouvoir avec aisance sur les lignes mélodiques et de restituer parfaitement la phonétique des textes des airs et récitatifs. L'ensemble Arcangelo qui a déjà à son actif plusieurs tournées internationales sert avec probité la partie orchestrale de ces Cantates, Psaume et Lied,. mais peut-être, de manière un peu trop droite ? C'est une belle réalisation qui nous est donnée à écouter ici m^me si on attendrait un peu plus de cette "aura" mystique qui filtre dans de nombreuses cantates du Cantor de St Thomas de Leipzig. (Alain Letrun)

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