 C’est le récitatif, paradoxalement, qui permet le mieux d’apprécier les intonations d’une voix de contre-ténor, celle d’Alessandro Carmignani, entendue dans deux mille spectacles et plus de cent-cinquante enregistrements, plus riche et timbrée que la voix ordinairement classée dans ce registre. Belle maîtrise de la ligne de chant, art particulier de « poser » chaque note : la science est consommée. Celle du soprano, Pamela Lucciarini, sait briller dans les vocalises et les nombreuses roulades qui émaillent les pièces à elle dévolues, mais se raidit excessivement dans l’aigu, les tenues, voire les attaques, nuisant souvent à l’agrément de l’oreille. Que dire de l’œuvre ? Ce sont des cantates profanes pour voix solo, écrites en 1692 par un prêtre quasiment inconnu. Il y est question de zéphyrs, de peines d’amour, de cieux et d’étoiles… Rien de bien original, et sur une musique qu’on dirait tirée d’un manuel d’exercices scolaires pour voix pas encore formées. L’accompagnement, assuré… laborieusement, par le Laboratorio Armonico (cordes et clavecin) permet à la voix de cabrioler au-dessus. Il faudrait seulement que la voix ait le charme, en sus de la virtuosité, pour séduire complètement. (Danielle Porte)  Within this CD is brought to light a completely forgotten composer, the priest Pietro Porfiri from Marche. Very little is known about him, and the works included in this album are taken from a collection of secular cantatas he published in 1692, just at the time when this kind of music was widespread by publishers all over Europe, particularly in Italy. The beautiful voices of soprano Pamela Lucciarini and countertenor Alessandro Carmignani bring to light an unexpected musical writing, where Porfiri demonstrates a mastery of style, in search of innovative solutions extremely audacious for its time. The basso continuo is by the period instruments ensemble, Laboratorio Armonico, featuring highly skilled early music artists.
|