 Ce n’est qu’à la banqueroute de son père, officier impérial, que le jeune Eberl, né à vienne en 1765, dut d’échapper à une carrière de juriste. Auteur dès les années 1780 d’œuvres scéniques représentées avec un certain succès, et d’une série de 3 symphonies restées manuscrites, il devint l’ami de Mozart à la fin de la décade, et écrivit une cantate funèbre pour le décès de ce dernier. Lors d’une tournée de concerts en Allemagne pendant l’hiver 1795-1796, il accompagna Constanze Mozart et sa sœur Aloysia, jouant les concertos pour piano et la musique de chambre du célèbre défunt. Parti à la fin de l’année 1796 tenter sa chance à la cour de Saint Pétersbourg, il y fut un professeur de piano et compositeur estimé, sans obtenir aucun poste officiel. De retour à Vienne fin 1799, il s’essaya à nouveau à l’opéra, avec un succès mitigé, retournant à Saint Pétersbourg en 1801 pour diriger trois exécutions triomphales de La Création de Haydn. Revenu définitivement à Vienne dès l’année suivante, il se consacra dorénavant presque uniquement à la musique instrumentale, rencontrant enfin le succès avec des œuvres originales et innovantes telles que le concerto pour deux pianos enregistrés ici sur deux précieux instruments de 1800 et 1810. Loin des modèles mozartiens, Eberl combine habilement dans cette œuvre brillante esprit martial et humour, remplaçant le mouvement lent par une marche quasi militaire où trompettes, timbales et cors s’en donnent à cœur-joie, et faisant précéder la danse allègre du rondo final d’une introduction lente faussement lugubre. La marche réapparaît pour quelques mesures en un ultime clin d’œil. Les deux sonates à 4 mains ont été écrites à Saint Pétersbourg et publiées en 1797, probablement à l’intention de ses aristocratiques élèves russes. Leur difficulté technique témoigne du haut niveau de l’enseignement d’Eberl. Si les mouvements lents gardent l’esprit de Mozart, les sections rapides lorgnent fortement vers le langage nouveau qui sera celui de Weber, Field, Hummel ou Wölfl. Nos deux pianofortistes spécialistes de ce répertoire réalisent ici une lecture précise, colorée et pétillante de cette musique fraîche et savoureuse. (Jean-Michel Babin-Goasdoué)  The two concertos are distinguished by their classical musical language rich in ideas and their colorful instrumentation. Eberl’s music radiates with a lightness similar to that of Mozart, which is why the later confusion about the authorship of their works comes as no surprise. The piano part has a glistening and brilliant sound, while the orchestra forms a richly instrumented accompaniment. The melodic invention and harmonic structure are of timeless beauty.« This is what klassik.com wrote of our Vol. 1 featuring the piano concertos of Anton Eberl. And Vol. 2 with his Concerto for Two Pianos op. 45, a work highly esteemed by his contemporaries, has a stylistic design adhering to the ideals of Viennese classicism and stands out for its multifaceted instrumentation. Eberl too seemed to have had a high opinion of this work. Whenever it was possible, he performed it during his concert tours throughout Germany, for example, in Berlin with Giacomo Meyerbeer, who was not even fifteen years old at the time. The CD also includes the two Sonatas for Piano Four Hands op. 7, works proving to be very demanding in their piano parts as well as in their compositional structure.

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