Amilcare Ponchielli (1834-1886)
Danza delle ore, extrait de "La Gioconda"
Il primo affetto, op. 94
Amicizia, op. 95
T'amero sempre, op. 87
Tutti ebbri, op. 90
Elégie, Add 9
Elégie funèbre en l'honneur de Felice Frasi, op. 89
Elégie, op. 92
Improviso
Nocturne, op. 93
Gavotte poudrée, op. 91
Saltellina-polka, op. 98
La staffetta di Gambolo, op. 88
Marche funèbre pour les funérailles de Francesco Lucca, op. 112

Ester Fusar Poli, piano

De Crémone on connaît surtout Monteverdi ainsi que la lignée des luthiers qui, de Stradiveri à Amati en passant par Guarneri, firent la renommée de la ville. C’est oublier un peu vite Amilcare Ponchielli (1834-1886), compositeur d’opéra honorable et honoré mais dont l’existence et l’œuvre souffrirent de l’ombre portée de Verdi, d’une part, et, d’autre part, de sa position même de pédagogue qui forma jusqu’à Puccini. Le grand succès de la version révisée de "I promessi sposi" en 1872 lui valut un contrat avec l'éditeur musical G. Ricordi & Co. et un poste musical au Conservatoire ainsi qu’à La Scala, qui lui permirent d’échapper à la rude tâche quotidienne ou presque d’arrangeur de morceaux en vogue pour orchestres d’harmonie. C’est donc à une découverte de tout un pan inconnu de l’œuvre de Ponchielli que nous invite le remarquable enregistrement proposé par la pianiste Ester Fusar Poli. Le disque s’ouvre naturellement par l’adaptation de la fameuse "Danse des heures", extraite de l’opéra "La Gioconda" (1876), que le compositeur mit tant de mal à porter jusqu’à un état final le satisfaisant. La succession des œuvres enregistrées, nocturne, élégie, gavotte, polka, marche funèbre, atteste de la culture musicale européenne de Ponchielli, qui donne à entendre de-ci de-là des réminiscences de Mendelssohn (Elegia Add 9), de Chopin (Il primo affetto, T’amerò sempre), quelques traits de Liszt (Notturno, op. 93), ou une joyeuse ivresse toute empreinte de la verve d’Offenbach (Tutti ebbri, op. 90). Quant aux marches funèbres, celle dédiée à Francesco Lucca, lors de ses obsèques en 1872, ne manque ni de dramatisme ni de grandeur pour honorer la mémoire de l’éditeur crémonais ayant seul eu confiance dans les premiers essais de Ponchielli dans les années 1850. L’interprétation colorée, très vivante et virtuose, d’Ester Fusar Poli est au-dessus de tous éloges et fait de ce disque une découverte de très grande qualité pour qui veut approfondir les à-côtés de l’œuvre d’un compositeur essentiellement connu pour ses opéras. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)

Charming salon miniatures and a grand funeral march by the verismo composer of La Gioconda. Ponchielli’s career developed during a rapidly evolving era in Italian musical culture that posterity squeezed him between Verdi on the one hand and his own students, Mascagni and Puccini on the other, though he hardly lacked for popular or academic recognition in his own time. Born in 1834, Ponchielli had written a symphony by the age of 10 and started out as a bandmaster for the wind ensembles which were centres of amateur music-making in Italian towns comparable to the choirs in the UK and Germany. While Ponchielli belatedly won wider fame with I promessi sposi in 1874, his death from pneumonia in 1886 cut him off in his prime with only one acknowledged operatic masterpiece to his name: La Gioconda, Boito’s adaptation of a Victor Hugo story. However, he continued to write instrumental pieces at the height of his fame. Most of the pieces issued here were published in the 1870s and 1880s, and some of them are far more substantial than mere album-leaves. Yet they are hardly known at all; Riccardo Muti recorded an orchestration of the sombre and touching Elegia funebre from 1881, but Ester Fusar Poli’s new recording is the only available version of the piano original. Even more imposing in scale is the 16-minute Funeral March which Ponchielli wrote late in 1872 to honour the passing of the publisher Francesco Lucca. However, no Ponchielli album would be complete without a version of the ‘Dance of the Hours’ immortalised by Walt Disney’s hippos in Fantasia. Between these two poles of Ponchielli’s output, Ester Fusar Poli presents a beguiling sequence of elegies, nocturnes, polkas and tone-poems, demonstrating the composer’s expressive range and deft piano writing. An extensive essay by Gabriele Galleggiante Crisafulli considers Ponchielli’s piano output in the context of his career as a whole, making this album an important contribution to our understanding of a figure who was much more than a ‘one-work composer’.