Angelo Poliziano (1454-1494)
Io chiamo te per cui si vogle e move (si tu sapesti)

Francesco Bendusi (?-?1553)
Il ben ti venga
Bandura
La Falilela

Philippe Verdelot (1475-1552)
O dolce notte
Se lieta e grata morte

Jacques Arcadelt (1507-1568)
Donna, quando pietosa
Il bianco e dolce cigno

Giovanni Giacomo Gastoldi (?1556-1622)
Caccia d'Amore

Alessandro Demophon (15e siècle)
O del mondo Tiranno

Cipriano de Rore (1515-1565)
Mia benigna fortuna

Adrian Willaert (1490-1562)
Questa anima gentil

Bartolomeo Tromboncino (?1470-?1535)
Non val acqua

Giorgio Mainerio (1535-1582)
Tedescha
Son due fiaccole ardenti

Anonyme
Viva viva li galanti li amorosi tucti quanti che non
La nella region ricca e felice

Ensemble Phaedrus

Miriam Trevisan, voix, percussion
Darina Ablogina, flûte de la Renaissance
Luis Martinez Pueyo, flûte de la Renaissance
Charlotte Schneider, flûte de la Renaissance
Bor Zuljan, luth de la Renaissance
Clara de Asis, percussion

Mara Winter, flûte de la Renaissance, direction

Adonis est cet adolescent que sa beauté même et sa naissance incestueuse condamnent à une existence brève et tragique. Pour échapper à la jalousie des dieux, il doit demeurer quatre mois par an chez Perséphone, dans le royaume souterrain des ombres, et passer le reste de son existence dans les bois, où il se livre à sa passion de la chasse. Aphrodite elle-même, vaincue par sa beauté, délaisse pour lui les dieux, mais ne peut empêcher que ces derniers ne lui dépêchent un sanglier qui le blesse mortellement. De son sang naît l'anémone, la fleur qui s'ouvre au vent. Les femmes de l'Athènes antique le célébraient au solstice d'été, avec des cérémonies funéraires déplorant sa fin tragique, puis une fête joyeuse célébrant sa résurrection. C'est autour du fil rouge de ce mythe , raconté par Ovide et repris par les poètes de la Renaissance italienne, que Mara Winter et son ensemble Phaedrus tressent des textes de grands poètes, tels que Giambattista Marino, plus connu à la cour de Marie de Médicis et de Louis XIII sous le nom du « Cavalier Marin », avec des airs de « frottole » (Tromboncino), de madrigaux (Verdelot, Arcadelt, Gastoldi, Cyprien de Rore, Adrian Willaert) et d'autres moins connus, voire anonymes du XVème siècle italien . Il ne faut pas chercher dans ce bel album une reconstitution historiquement fidèle. Et nous ne bouderons pas notre plaisir sous prétexte qu'un madrigal polyphonique a capella est adapté pour une voix seule, accompagnée par quelques instruments fort plaisants. C'est à une expérience esthétique, sur des thèmes éternels, que nous convie Mara Winter. Expérience très agréable, grâce à la voix lumineuse et à la ligne de chant pure de la soprano Miriam Trevisan, subtilement accompagnée par le luth de Bor Zuljan, un « consort » de flûtes traversières, et quelques percussions. Une expérience qui est une jolie réussite. (Marc Galand)