Adolf Busch (1891-1952)
Concerto pour piano en do majeur, op. 31
Agitato pour piano
Pièce en la mineur, BoO 102
Variations en si bémol majeur
Suite, op. 60b
Petit scherzo canonique en style ancien
Andante affetuoso, BoO 36
Andante espressivo, BoO 37
Allegro vehemente, BoO

Florence Millet, piano
Vogtland Philharmonie Greiz/Reichenbach
David Marlow, direction

Le Concerto pour piano de Max Reger, vous connaissez ? On ne lui savait pas un autre Concerto si proche par le caractère comme par l’écriture. Pour autant qu’Adolf Busch ait composé son Concerto en 1921, soit onze ans après celui de Max Reger, il semble comme une paraphrase inspirée de celui de son prédécesseur, et plus encore. La Fondation Sacher aura fini par le révéler, le tirant des archives de la famille Busch dont elle est le dépositaire, une autre copie, justement conservé dans le fonds Max Reger aura permis d’éditer une partition complète. L’œuvre s’affirme d’emblée comme l’un des concertos majeurs des années vingt, loin des tentations modernistes qui agitaient les créateurs de l’entre-deux-guerres, coulé dans une tradition absolument germanique venue du grand fleuve Brahms, comme l’ultime manifestation d’une Allemagne idéale bientôt engloutie dans les affres du nazisme. Florence Millet, portée par un orchestre ardant des tempêtes, en donne une lecture épique, révélant sur le même album une théorie de pièces pour piano solo où éclate la personnalité si saillante d’un compositeur de première force que le violoniste génial aura trop éclipsé. Une interrogation pourtant. Comment Rudolf Serkin, alors même qu’il enregistra le Concerto de Reger pu ne pas se pencher sur un opus aussi saisissant, fruit de la plume de son beau-père vénéré ? La partition semblait alors encore inaccessible hélas… (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Quelle splendide découverte ! C’est pour Rudolf Serkin qui allait devenir plus tard le gendre de Busch que fut composé ce magnifique concerto. Si les nombreux enregistrements récents des œuvres d’Adolf Busch nous ont souvent frustrés par une inspiration un peu courte, toutes nos réserves tombent devant cette partition magistrale créée à Dresde en 1924 sous la baguette de son frère Fritz Busch. Dans cette grande page de trente-cinq minutes, Busch se hisse au niveau du concerto de Reger dont il s’inspire sans le plagier, ce concerto que Serkin d’ailleurs a défendu avec constance. Longtemps considéré comme perdu alors qu’il en existait une copie dans les archives familiales, cette page superbe trouve ici son premier enregistrement. Réputée pour son activité en faveur de la musique contemporaine, Florence Millet la ressuscite avec autant de panache que de précision, accompagnée avec enthousiasme par l’orchestre de la région du Vogtland mené par David Marlow. Le CD est complété par plusieurs miniatures pour piano seul, qui montrent qu’Adolf Busch est resté fidèle jusqu’à sa mort au style de l’entre-deux guerres hérité de Reger (son andante espressivo de 1952 a été écrit quelques heures seulement avant sa mort). Elles complètent le portrait du musicien mais ne peuvent rivaliser avec l’inspiration du concerto. (Richard Wander)

Usually, the music world commemorates the important birthdays or anniversaries of the deaths of its celebrities. It is extremely rare for a work itself to be honoured with an anniversary celebration and presented accordingly. The present recording is one of these exceptions, because the featured work was first heard exactly one hundred years ago. On 19 December 1924, Fritz Busch conducted the premiere of his Piano Concerto Op. 31 at the Semperoper in Dresden, which had just been completed by his brother Adolf, the celebrated violinist and devoted composer. The soloist at the premiere was Rudolf Serkin, for whom his future father-in-law had written the work. At the time, critics praised the ‘serious, well-constructed, melodious and at the same time rewarding composition’, that now – garnished by a series of solo piano pieces – invites you to celebrate its anniversary.