Stephen Hough (1961-)
Concerto pour piano "The world of yesterday"
Sonatina nostalgica
Partita

Stephen Hough, piano
The Hallé Orchestra
Sir Mark Elder, direction

Un projet de musique pour un film abandonné sera l’amorce ; reprenant son matériaux, Stephen Hough en tirera un beau Concerto où dès le grand panoramique d’orchestre un ton effectivement cinématographique s’impose. Le piano paraissant dans un grand soliloque en devient un personnage de quasi pellicule, l’œuvre s’écoute sans jamais lasser, de la très belle musique superbement écrite pour le piano comme pour l’orchestre, empli d’une teinte nostalgique qui ourle les Variations autour d’une valse : on croirait de la musique pour un film de Lubitsch. Une Tarentelle fusante referme l’ouvrage, inclassable et suprêmement séducteur, le jeu solaire du pianiste n’y est pas pour peu. Délicieusement automnale, la Sonatina nostalgica a quelque chose de ravélien, alors que la Partita se détache du modèle baroque sans pourtant le renier : le pianiste s’y amuse, conjuguant humour et brio au long de l’Ouverture, du Capriccio, de la Toccata finale, et au centre deux merveilles, deux Cancion y Danza, probable hommage à Mompou dont Stephen Hough adore l’univers. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

En 2020, il fut demandé à Stephen Hough, interprète renommé du label Hyperion, s’il voulait bien écrire la musique d’un film évoquant un pianiste composant un concerto pour son instrument dans les années 1930. Le film pris une direction différente et Stephen Hough se retrouva avec l’esquisse de ce qui allait devenir son Concerto pour piano (2023). C’est un prélude aux amples couleurs orchestrales qui précède l’entrée du piano à découvert au discours intense s’apaisant finalement pour mener l’auditeur vers un deuxième mouvement où la dentelle pianistique illumine un orchestre soyeux sur un gracieux rythme de valse. L’orchestre se fait progressivement plus flamboyant avant d’enchainer sur un mouvement où le piano se fait plus piquant sur des rythmes trépidants à l’orchestration scintillante. L’œuvre dégage un je-ne-sais-quoi de féérique entre valse des temps passés et accent de modernité néo-classiques rendant son écoute attrayante. Tout aussi attachante est la courte "Sonatina Nostalgica" (2019) empli de douces harmonies à la tendre clarté évoquant les souvenirs de lieux d’enfance du compositeur. La "Partita" (2019) en cinq mouvements se veut plus brillante. Elle oscille entre discours extraverti et rythmé et mélancolie. L’écriture de Stephen Hough associe avec élégance fluidité d’un discours éloquent, expressivité et raffinement entre tradition romantico-classique et touches de modernité vingtièmistes. Son jeu radieux contribue au plaisir de la découverte. (Laurent Mineau)

The latest addition to Stephen Hough’s extensive Hyperion catalogue—an album of Hough’s Piano Concerto, Sonatina & Partita—is another fruitful association between composer-pianist and label. The concerto’s subtitle ‘The world of yesterday’ works on more than one level, evoking the history of the piano concerto form as well as the title of Stefan Zweig’s eponymous memoir, itself a nostalgic reflection on the cultural milieu of early twentieth-century Vienna. As Hough writes in his characteristically engaging booklet note, the piano concerto was the public face of the pianist-composers of the past, their calling card: it hardly needs adding that his own marks an important contribution to the genre. Recorded in May last year, this performance documents the work’s UK premiere with Sir Mark Elder and The Hallé providing exemplary support; and the inclusion of two concise works for solo piano completes Hyperion’s very special Record of the Month for March.